1. Et si les grands magasins... / Le dépôt


    Datte: 16/10/2018, Catégories: fh, magasin, amour, tutu, poésie, Auteur: Louise Gabriel, Source: Revebebe

    ... sillonne sous ma peau en vagues percutantes. Parce que je sais que là, maintenant, tout sera possible. Et pendant tout ce temps je ne te quitte plus du regard, je suis comme un espion, j’observe, j’écoute le son de ta voix, le récit de ton séjour. Je suis prédateur, tu es prédateur
    
    Je ne souhaite plus qu’une seule chose, me faire dévorer, te dévorer de la même façon.
    
    Alors nous quittons le bar de l’attente calculée pour entrer au temple des folies. Il est bourré de petites cachettes secrètes, de coins et recoins, de rideaux légers, de tentures plus lourdes, de cabines d’essayage éclaboussées de la lumière froide des néons, de toilettes tout aussi peu accueillantes pour moi qui aime les lueurs tamisées, et avec en plus cette musique sirupeuse qui me déchire les tympans tant elle est insupportable.
    
    Mais tu mettrais du soleil au cœur de la nuit, mon prince. Tu es fils de la chaleur, tu transpires le sensuel, et même ici il fera orangé, suave et languide, quoi qu’il arrive.
    
    Je te prends la main, enfin ! moi qui ne t’avais touché que du bout des lèvres, et je deviens électrique. Un simple geste, et je veux, je veux encore ta chaleur, ta queue, ces délices, je veux tous les sévices…
    
    Bon Dieu ! qu’est-ce qu’il peut y avoir comme monde ! C’est presque le parcours du combattant pour trouver une cabine vide. Toujours occupée ! Je m’agrippe à ta main, je ne parle plus, je suis devenue un fauve, je soulève un rideau, encore quelqu’un, la dame un peu effarouchée par mon ...
    ... impertinence peste dans son coin et finit par se vêtir à la hâte et s’enfuit en nous jetant un regard assassin. Enfin un espace, restreint mais qu’importe !
    
    Je l’ai mille fois imaginé, ce juste moment, et je me jette sur toi, je ne peux plus attendre, vraiment plus une seconde. La ceinture élastique de ton pantalon est effectivement des plus pratiques, quant à moi si ce n’est ma robe, je ne porte rien d’autre, je savais par avance que la barrière, ne serait-ce que d’un minuscule string, me serait insupportable.
    
    Tu t’assieds sur la micro-banquette, tout juste confortable, ton pantalon descendu au milieu de tes cuisses, ta belle queue érigée, je tremble des pieds à la tête, je t’enjambe, je m’enfourche, avec saveur, avec lenteur, je ne te demande même plus ton avis, ton envie, je ne peux plus canaliser la mienne, je la laisse, souveraine, prendre possession de toi, sans plus de préambule, je glisse dans le délice, je me sens si bien, empalée, je vais et je viens, je me fous du reste du monde…
    
    Nous sommes seuls sur notre île-cabine.
    
    Mais ils râlent, à l’extérieur. Il va nous falloir sortir, trouver une autre cachette. Nous sommes de nouveau à la recherche de l’endroit, de la bonne place, qui nous laisserait un peu plus de temps. Direction les toilettes du sous-sol, pas très romantique, quoiqu’avec un peu d’imagination… Et nous en avons.
    
    Après, il y a le regard indigné de celle qui te voit rentrer avec moi dans un endroit où tu ne devrais pas. Et nous, pour toute ...
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