1. Faits pour composer, non pour s'entendre


    Datte: 07/02/2018, Catégories: nonéro, articles, Auteur: Fred le Troll, Source: Revebebe

    ... ils montrent à l’envi qu’elles ne se déterminent pas sur ces critères et que les chauves, les barbus, les squelettes ambulants, les velus bedonnants et les mollassons adipeux sont tout autant les bienvenus ; si nécessité fait loi, cela s’entend toujours. Vous direz que les hommes se servent dans le même plat : demeurent-ils célibataires en attendant que Christina Hendrix se libère ? Reconnaissons quand même qu’ils sont plus exigeants sur le physique.
    
    On peut d’ailleurs penser que cette extrême souplesse des femmes dans leur disponibilité ressortit plus généralement à une relation à l’autre où l’érotisation du corps n’est qu’une éventualité dans un ensemble de variables. En faisant des enfants avec Gainsbourg, Jane Birkin n’a-t-elle pas implicitement assumé le risque de leur laideur ? Comment envisager les succès de Landru ? Ou ceux de Mickey Rooney ? Ou encore ceux de Piéral qui conservait, paraît-il, des milliers de lettres dans lesquelles des femmes s’offraient à lui. Comment la superbe Yori Bertin a-t-elle pu hanter pendant cinq années entières la couche de Jean Lefèvre ? Et comment les épouses de ce répugnant poussah d’Henry VIII conçurent-elles la chose ? Si un gros lard sur le retour est tout sauf désirable avec sa gueule adipeuse et hargneuse, sans doute faut-il savoir le regarder sous un autre jour pour… se motiver ? Pas si facile en vérité… Sachant pertinemment ce qui l’attendait avec ce tyran sanguinaire, Catherine Howard choisira pourtant d’aller voir ailleurs. ...
    ... Qu’on ne vienne pas non plus me raconter que Sarkozy ou Hollande sont tant soit peu désirables !
    
    Mais pour une qui privilégie le désir vrai, combien le traitent en quantité négligeable ? Sur les plages de ma jeunesse, j’ai vu débarquer l’armée des mutilés allemands de la seconde guerre mondiale, désormais quadra ou quinquagénaires : qui une jambe, qui les deux, qui un bras, qui les deux, qui aveugle, qui sévèrement brûlé… Aucun d’eux n’était seul. Quel que soit l’état de son corps, l’homme peut toujours compter sur la femme. La réciproque est-elle vraie ?
    
    Ce qui la passionne, c’est de satisfaire un besoin de fusion. Il naît de l’idée de vivre une relation spéciale avec un homme unique, différent de tous les autres. Même laid comme un singe et aussi éveillé qu’une moule il a un charme fou, parce qu’avec lui elle se sent une femme spéciale aux yeux d’un type spécial qu’elle reconnaît comme sien et qui la reconnaît comme sienne, c’est son homme. Tant que cette magie opère, quoi qu’il arrive et quel que puisse être l’attrait de la concurrence, elle ne renoncera pas à sa monomanie.
    
    Horreur si c’est lui qui s’en va ! Elle risque alors de porter son deuil pendant des années, insensible aux rencontres, incapable de tourner ailleurs le moindre regard, toujours attendant que quelque bonne fortune ramène à elle l’infidèle et vienne en son sein rallumer quelque noir tison, dont elle s’obstine à réchauffer la cendre.
    
    Mais où donc niche le désir décliné au féminin, s’il n’est ...
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