Fleuve tranquille ? - Histoires de Sexe

Fleuve tranquille ?

... parler de ses parents, de sa vie, quelque chose m’a retenu, j’ai pensé "ça viendra plus tard".

J’ai mis fin à ce moment de tendresse en lui chuchotant :

— Il est grand temps d’aller chercher les enfants.

En cheminant toutes deux, j’ai essayé, mine de rien, de lui tirer les vers du nez. Mais, de toute évidence, elle ne savait absolument pas pourquoi elle avait vu son frère nu et couché avec moi; elle nous avait trouvé très beaux, tous les deux, elle supposait que j’avais négocié cette situation avec mon mari, jusqu’à ce que Nicolas lui fasse part de mon bouleversement en la trouvant en tendre situation avec mon époux. Elle avait alors décidé de venir me trouver pour qu’on s’explique.

Donc Nicolas était resté discret sur notre petit secret, même avec sa sœur; comment, dans ces conditions, Luc avait-il pu organiser cette fameuse soirée ?

Dans la soirée, je me jette à l’eau :

— Dis-moi Luc… Peux-tu me raconter ce que tu as bien pu dire à Nicolas pour le convaincre de venir me retrouver dans notre chambre ?
— Tu te déprécies, chérie : il m’a suffit de lui dire que tu soupirais en pensant à lui, et que j’essaierais, de mon côté, de me consoler avec sa sœur.
— Mais enfin tu es fou : je n’ai jamais soupiré pour lui…
— Oh que si ! Je peux même te dire quel jour nous étions quand il est venu ici pour la première fois.

Alors là, il me coupe le souffle ! Je le regarde, en simulant la surprise la plus totale, affichant mon air le plus débile qui soit. Il hoche ...

... affirmativement du chef et me dit :

— C’était un jeudi; celui d’il y a trois semaines; le soir à table, tu m’as raconté sa visite, tu en parlais de façon bien trop animée, les joues trop rouges pour que cela ne soit qu’une chose banale; tu n’as même pas pu t’empêcher de dire qu’il est très bien élevé, très galant car il t’avait habilement rattrapée à un moment où tu étais menacée de prendre une gamelle. Je dois avouer qu’en t’écoutant et en t’observant, l’idée a commencé à prendre forme dans ma tête.
— Dis plutôt que tu y as vu aussitôt une manière de feu vert pour te farcir la petite !
— Est-ce qu’elle n’est pas venue te voir aujourd’hui ?
— Si… mais comment le sais-tu ?
— Parce qu’elle m’a téléphoné qu’elle en avait l’intention, qu’elle voulait faire la paix avec toi, qu’elle et moi ce serait sans suite. Et à toi ? Qu’a-t-elle dit ?
— C’est un secret entre nous, tu n’as qu’à l’interroger, si elle veut te répondre, elle le fera.
— Ah oui ! Je vois ! Le syndicat fonctionne…

Comme je risque d’être entraînée sur une planche glissante, je crois qu’il vaut mieux pour moi enterrer cette hache de guerre. Certaines d’entre vous penseront sans doute que je suis bien faible avec mon mari, un jouet entre ses mains, que je ne devrais pas lui faciliter les choses à ce point.

Je leur répondrai que, tout d’abord, je l’aime. Ensuite, que je crois qu’il me le rends, même s’il vient de flanquer un coup de canif dans le contrat. Que ce que nous avons bâti ensemble, à commencer par ...