1. Fleuve tranquille ?


    Datte: 13/10/2018, Catégories: fh, extracon, fouetfesse, nonéro, Auteur: Agerespectab, Source: Revebebe

    ... qu’elle le dise ! N’aurais-je eu que cette vengeance, bien modeste il me semble, il me la fallait !
    
    — J’ai honte de vous avoir pris votre homme…
    — Tu ne m’as rien pris du tout, figure-toi, je lui ai permis une petite fantaisie, c’est tout.
    
    J’ai parlé d’une voix douce, je me suis traitée intérieurement de salope, puis j’ai pensé "j’ai tous les droits, je suis l’offensée", puis un retour sur moi-même, "attends ma fille, t’as pas levé le petit frère, par hasard ?"
    
    Elle s’est redressée, son visage exprimait une incompréhension abyssale, en tout cas, elle ne pleurait plus.
    
    — C’est vrai, vous ne m’en voulez pas ?
    — Je ne t’en veux plus, c’est pas la même chose. Parce que tu es venue me demander pardon, non ? C’est bien ça ?
    
    Il m’a semblé entendre un "oui". En tout cas, j’ai fait comme si.
    
    — Maintenant, s’il te plaît, j’aimerais que tu me racontes, un peu, je crois que tu me dois au moins ça. Comment ça s’est passé ?
    — …
    — Ben oui, mon mari, comment as-tu fait pour le harponner ?
    — Ohooo ! Je n’aurais jamais osé ! Il m’a…
    — Il t’a quoi ? Subjuguée ?
    — Bien sûr, depuis que je viens chez vous, chaque fois qu’il faisait une apparition mon cœur ratait un battement, j’en rêvais toutes les nuits ou presque…
    — Et aujourd’hui, où en es-tu ? Est-ce qu’il t’a bien baisée, seulement ?
    — Oh non, s’il vous plaît…
    — Non quoi ? Tu n’es pas satisfaite ? Tu as envie d’un supplément ? Tu viens te plaindre à la taulière ?
    
    Elle a sursauté, m’a regardée droit dans les ...
    ... yeux, a pris mes mains et m’a dit :
    
    — Juliette, je suis venue demander pardon, il faut me dire si vous me l’accordez ou non, mais je n’abdiquerai pas toute dignité, j’ai pris mon parti de subir votre colère, votre mépris, que sais–je encore, mais j’ai mes limites.
    
    Son regard n’était plus mouillé, mais droit, fier, et j’ai bien compris que j’avais en face de moi une autre femelle, capable de se battre, et qu’il était temps de reconnaître que le combat devait cesser.
    
    J’ai rouvert mes bras, elle a posé à nouveau sa tête sur mon épaule. Je la calinais doucement, mais il n’y avait rien d’équivoque. Soudain, je me suis souvenu d’un petit détail :
    
    — Dis-moi, je vous ai vu passer, Luc et toi, et disparaître dans la salle de bains. Tu peux me raconter ce que vous y avez fait ?
    — Ben, j’avais envie de faire pipi, et je n’osais pas traverser seule la chambre où vous étiez avec mon frère…
    — Ouais ! Et Luc t’as regardé faire ton petit besoin ?
    — Oh non, pensez-vous ! Votre mari est un homme bien élevé !
    
    Ses grands yeux sont innocents; ou bien c’est une fieffée comédienne, ou bien j’ai accusé Luc à tort. Elle avait fricoté avec mon mari, et pourtant j’éprouvais pour elle une tendresse inexplicable, sinon que nous étions toutes deux complices; complices de quoi ? Pourquoi ? Je ne sais pas. On ne peut pas tout expliquer, dans les rapports entre les humains; il peut s’établir des champs de forces inconnus pour l’instant des physiciens.
    
    J’avais très envie de lui demander de me ...