Corps-à-corps dans le Vercors - Histoires de Sexe

Corps-à-corps dans le Vercors

... s’appelle Ghislaine. Une amie.

Le garçon ouvrit la portière.

— Bon. J’y vais.
— Merci pour les infos !
— C’est rien, m’sieur.
— C’est là que tu crèches ?
— Ouais.

Il descendit.

— Hé ! Torsten !
— Ouais ?
— À ta place, j’éviterais le « Skull », pour le moment.
— Ouais. P’têt ben.

Je regardai l’adolescent s’engouffrer dans un immeuble à appartements, puis m’éloignai et me garai dans une rue voisine pour appeler Adam Borowitz. Je lui racontai les derniers événements, en passant toutefois sous silence la petite partie récréative que je m’étais offerte avec Juana, mais il flaira quand même l’entourloupe.

— Elle suce bien ?
— Patron ! protestai-je. Je suis en mission.
— Justement ! D’habitude, tu mélanges allègrement le boulot et la gaudriole, ça m’étonnerait que tu aies failli à ta réputation.
— Un type qui s’appelle Bruce ou Bruze, ça vous dit quelque chose ?
— Il est comment ?
— J’en sais rien. C’est un nom que le petit Holm m’a suggéré. Apparemment, une sorte de chef de bande. Kamel et deux ou trois voyous que j’ai rencontrés auraient quelque chose à voir avec lui.
— Et c’est tout ce que t’as trouvé ?
— Kamel aurait d’abord agrafé la meuf de Torsten Holm – je veux dire la fille Perreaux – et elle aurait ensuite disparu de la circulation. Avant-hier, il se serait un peu fritté avec Ghislaine qui venait enquêter au « Skull », et elle a disparu elle aussi. Torsten a entendu les affreux parler d’un certain Bruce ou Bruze comme s’il était leur chef, ...

... donc c’est peut-être une piste.
— Bouge pas. Je te rappelle dans cinq minutes.

Je grillai tranquillement une clope, les fesses contre le capot de ma caisse. Les renseignements que j’avais glanés ne valaient sans doute pas un pet, mais c’était mieux que rien et Borowitz pouvait très bien en tirer quelque chose. À sa manière, c’était un génie, et j’étais sûr que depuis sa tanière il pouvait sortir le curriculum vitae d’à peu près n’importe qui. Six minutes de recherches lui suffirent pour me rappeler.

— Ton Kamel, c’est une grande gueule du nom de Camille Bezan. Il a un casier pour vol de bagnoles, coups et blessures, détention de drogue et autres joyeusetés. Quant à ton Bruce ou Bruze, il s’agit plus que probablement de Riccardo Abruzzese, une sorte d’illuminé transalpin qui a déjà eu quelques ennuis pour exercice illégal de la médecine, et qui s’est retranché dans un coin perdu du Vercors avec quelques cinglés dans son genre. Il ne joue plus au guérisseur ou au marchand de remèdes miracles, mais il s’est érigé en gourou d’une confrérie aux pratiques douteuses. Certains ont parlé de satanisme et de Vaudou, mais on n’a jamais rien pu prouver. Il est possible que la petite Perreaux se soit laissé embrigader dans cette sorte de secte et que ta copine y soit partie à sa suite.
— Faudrait en être sûr ! marmonnai-je, pas trop convaincu. Ghislaine a eu des ennuis, sans ça elle aurait déjà donné des nouvelles.
— Le mieux est d’aller vérifier sur place. Le Vercors, c’est une ...