1. Corps-à-corps dans le Vercors


    Datte: 11/10/2018, Catégories: fh, fhh, extracon, jalousie, Oral pénétratio, Humour policier, aventure, Auteur: Ludwig Mrza, Source: Revebebe

    ... elle n’a rien d’extraordinaire : c’est une petite brune un peu ronde, comme on en trouve beaucoup. Elle s’habille sans extravagance, se maquille peu et ne s’asperge pas abusivement d’eau de toilette. Mais dès notre première rencontre et malgré la présence autour d’elle de quelques copines plutôt bien roulées, c’est sur elle que j’avais flashé. Je suis néanmoins certain que sur une photo, on ne la distinguerait pas au milieu d’autres filles. Ce n’est pas physique. C’est un ensemble de petites choses qui ne s’expliquent pas aisément mais qui attirent le regard aussitôt qu’elle s’anime : un sourire, une œillade, une attitude, un geste, une inflexion de voix, la démarche… Ghislaine, c’est une fonceuse, une fille qui bouge. Rapides ou lents, involontaires ou calculés, les mouvements la révèlent, les actes la magnifient. Alors, la discrétion selon Ghislaine…
    
    — Faudra bien que je me contente de ça, moi aussi ! laissai-je tomber. Mais dites-moi, patron… La mère Perreaux, pourquoi elle s’adresse pas aux flics ?
    — Jacqueline Perreaux est un cas difficile. Jeunesse chahutée, drogue, un peu de prostitution et une gamine de père inconnu. Elle s’est sortie de l’ornière, elle a un boulot qui lui permet de vivre décemment, mais la volaille, elle veut plus en entendre parler, d’autant que la disparition de la petite, c’est une tuile qui pourrait lui valoir des tas d’emmerdements.
    — Je vois. Et compte tenu des modestes moyens financiers dont elle dispose et des tarifs pratiqués par les ...
    ... forces de l’ordre, c’est vrai que c’était plus économique de recourir au secteur privé.
    — Pas d’ironie, Mrza ! Je connais Jacqueline Perreaux depuis quelques années et elle m’a déjà rendu service. Je lui fais une fleur, tout simplement.
    
    Je me demandai quel « service » ce genre de pauvre fille avait pu rendre à Adam Borowitz, mais jugeai plus prudent de ne pas lui poser la question.
    
    — Et la petite, ça pourrait être une fugue ?
    — C’est possible et même probable. Virginie n’a que quinze ans. C’est un peu jeune pour s’assumer complètement, mais assez vieux pour faire de grosses conneries.
    — Depuis quand a-t-elle disparu ?
    — Huit jours. Juste après la fin de l’année scolaire. Elle aurait fait la java avec ses potes pour fêter ça ; et depuis, plus rien !
    — OK, jetai-je en me levant. Je dois être discret moi aussi, je suppose ?
    — Pas au point de me faire des cachotteries, Mrza ! Tiens-moi au courant de tout.
    — Je n’y manquerai pas ! promis-je en ouvrant la porte.
    — Hé ! Mrza…
    — Ouais ?
    — Fais gaffe à toi, hein !
    
    C’est ce à quoi je songeais en débouchant dans la rue. Borowitz avait le nez aussi fin que le physique lourdingue, et s’il m’avait lancé une telle mise en garde en me confiant l’affaire, c’était qu’il pressentait pour moi autre chose que de la promenade. Prétendre qu’il y serait allé lui-même si son état de santé le lui avait permis n’était en rien de l’esbroufe. Il l’avait fait pendant des années. À présent, le travail sur le terrain – filatures, visites ...
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