Corps-à-corps dans le Vercors - Histoires de Sexe

Corps-à-corps dans le Vercors

... ravito ?
— Va savoir ! murmura Zoé. Ils préparent peut-être leur barbecue annuel. La tire a l’air bien chargée.

Les trois types revinrent, accompagnés cette fois de deux femmes, et je sentis mes tripes se nouer en reconnaissant Ghislaine.

— C’est elle, hein ? s’enquit aussitôt Zoé.
— Sûr.
— Elle a l’air en bonne santé. C’est déjà ça.
— J’aimerais pouvoir en dire autant de la petite, mais si elle est là, elle se montre pas.

En une seconde, je pris ma décision :

— Faut que je lui parle. Attends-moi là ; et surtout, planque-toi.
— Tu crois qu’elle s’est laissé embrigader dans leur bande ?
— Ça m’étonnerait, mais sait-on jamais ! Je dois savoir à tout prix si la gamine est avec eux et si je peux compter sur Ghislaine en la circonstance. Je dois lui parler.
— Si elle est avec eux, t’es cuit.
— C’est un risque à courir.
— Si tu reviens pas, qu’est-ce que je fais ?
— T’en fais pas pour moi. Et surtout, te montre pas. Si je ne suis pas de retour dans une heure, rentre au village et préviens les flics qu’on me retient ici contre mon gré.
— Okay.

Dans la clairière, les trois types et les deux femmes repartaient vers les baraquements, les bras chargés de paquets et de sacs en plastique.

À demi courbé, je me glissai sous les arbres et partis vers l’entrée grillagée. J’avais repéré une zone plus couverte d’où je pourrais m’approcher un peu, les véhicules en stationnement s’interposant entre la clôture et les bâtiments. En vitesse, je me faufilai sous les ...

... planches clouées entre deux piquets et, plié en deux, filai rapidement vers les voitures dès que je fus persuadé qu’on ne pouvait m’apercevoir.

Des bruits m’apprirent que des gens arrivaient. Accroupi, je me collai contre le flanc d’une des jeeps et risquai un coup d’œil vers le Range Rover, garé tout près. Il y avait de nouveau les trois types, Ghislaine et une autre femme ; et je gambergeais à tout berzingue pour trouver le moyen d’attirer l’attention de ma collègue de l’agence Borowitz lorsqu’une voix d’homme lança :

— Hé, les filles ! Y a des sacs sur le siège avant. Prenez-les. Ici, ça ira.

Je me rejetai en arrière pour éviter d’être repéré. Les deux femmes étaient vraiment tout près.

— Tiens, prends ça, entendis-je. Et ça aussi. J’attrape le reste.
— Okay. Je ferme derrière toi.

Là, c’était Ghislaine.

Je risquai un œil. Les deux filles me tournaient le dos. La première s’éloigna, les bras chargés, pendant que d’un coup de coude Ghislaine repoussait la portière. Il fallait agir avant qu’elle ne s’esquive à son tour ! Je ramassai un petit caillou et le lançai vers son dos, me rejetant aussitôt derrière le coin de la jeep par mesure de prudence, au cas où Ghislaine émettrait une exclamation, mais il n’en fut rien.

Hâtivement, je me montrai et croisai ainsi le regard surpris de celle que j’espérais pouvoir compter encore parmi mes complices. Elle se ressaisit rapidement et fit un bref signe de la tête en direction de l’entrée de la propriété, en soufflant ...