Madeleine, prof dévouée, femme fidèle, à un tournant - Histoires de Sexe

Madeleine, prof dévouée, femme fidèle, à un tournant

... femme enceinte, un ventre rond et tendu, un ventre superbe, un ventre de femme féconde. Le sexe était gorgé de sang, dilaté, ouvert. J’ai tiré une chaise pour m’asseoir, hésitant entre une crise de nerfs et la catalepsie. Je n’ai pas pu retenir mes larmes, des larmes qui me remplissaient les yeux et la gorge.

— Je suis sincèrement désolé ; je ne voulais pas te montrer ça.
— « Ça » ? C’est comme ça que tu appelles cette toile ? « Ça » ? Je ne peux pas avoir d’enfant ; c’est violent, c’est dégueulasse !
— Je m’en doutais. C’est pour ça que je voulais la garder pour moi. Je t’ai vue comme ça, avec un ventre de mère sur le point d’accoucher. Je t’ai vue comme ça cette nuit. Je t’ai encore vue avec ce ventre quand tu fermais les yeux.
— Peintre en adepte des sciences-fictions, alors…
— Pardonne-moi.
— Je n’ai rien à te pardonner. Tu peins ce que tu sens, ce que tu veux. Je peux prendre ces toiles ?
— Elles ne sont pas terminées.
— Je te les rapporterai.
— Très bien. Comme tu voudras. Tu veux les détruire ?
— Sûrement pas !

Je suis rentrée avec un terrible sentiment, une boule dans la gorge, une autre dans l’estomac. Dans le coffre de ma voiture, une peinture me montrait comme j’aurais voulu être. Non seulement Peyo me voyait belle, plus belle que je suis, plus belle encore que ce que j’aurais espéré, mais en plus il me voyait mère, fécondée, pleine de ma vie et d’une autre.

En arrivant à la maison, mon mari m’attendait dans le salon avec sa tête des grands ...

... jours. C’est à peine s’il m’a regardée quand je lui ai dit bonjour.

Notre couple était à la dérive mais je l’aimais toujours. J’aurais tellement aimé qu’il me regarde comme Peyo me regardait, qu’il oublie son envie d’enfant pour que je voie son envie de moi, de me donner du plaisir, de me faire me sentir femme… Au lieu de ça, il m’a juste demandé d’où je venais. Je ne lui ai pas menti.

— Quoi ? Tu as posé pour ce mec ?
— Oui.
— Nue ?
— Oui.
— Complètement ?
— Oui. Complètement.
— Tu as fait autre chose ?
— Autre chose comme quoi ?
— Il t’a baisée ?
— Ce n’était pas à l’ordre du jour. C’est un artiste.
— Un artiste qui a dû regarder ton cul tout le temps !
— En effet, oui. Pour me peindre comme il me voit.
— Et il t’a vue comment ?
— Il m’a vue belle. Bien plus belle qu’en réalité.
— Je verrai ses toiles ?
— Je ne sais pas.
— Je veux les voir !

Après quelques minutes à tourner en rond, je me suis décidée. Je suis allée chercher les toiles. La première qui m’est tombée sous la main était le gros plan de mon sexe.

— Ah, bah, ça commence bien. C’est ta chatte ?
— En effet, oui.
— Donc, il l’a vue.
— Oui. Plusieurs heures de suite.
— Il en a de la chance…
— Tu trouves que c’est une chance de voir mon sexe ? Tu veux le voir aussi ?
— Sois pas conne. Je suis ton mari. En plus, on dirait que tu mouilles.
— C’est l’effet qu’il recherchait.
— Et tu mouillais ?
— Pas à ce point. Un peu seulement.
— À cause de lui ?
— La situation, l’ambiance, le fait ...