1. La mère de Jean (11)


    Datte: 09/10/2018, Catégories: Divers, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... heure-ci ? Tu ne vas pas pouvoir dormir ma belle.
    
    — Je m’en contrefiche. Je vais voir un vieil « ami ». Tu vois ce que je veux dire…
    
    — … ! Tu faisais quoi toi dans le noir ?
    
    — Rien, j’écoutais de la musique, ça m’arrive de temps en temps, et c’est bien sympathique.
    
    — Tu n’as pas envie de m’accompagner, je suppose ?
    
    — Non ! J’ai eu ma dose pour aujourd’hui.
    
    — Ah ! Donc ce loustic-là, le copain de Gustave, c’est un bon coup ? Généreux ?
    
    — Il n’y a donc que cela qui t’intéresses ? En plus curieuse avec ça. Je ne te répondrai plus, enfin pas à ce genre de question vois-tu !
    
    — A ta guise ma belle. Mais je suis contente… je peux donc dire aux deux goui… pardon aux deux lesbiennes, qu’elles te rappellent ?
    
    — Je présume que même si je te dis non, tu ne vas pas m’écouter alors… fait comme bon te semble.
    
    — Elles sont toujours ensemble, tu es prête à assumer ? Je n’ai aucune idée de ce que cela peut donner. Autant pour Dimitri ou les autres mecs, je peux imaginer, avec les femmes, je ne suis pas dedans. Mais bon…
    
    — Tiens ton café… tu peux comprendre que je ne prenne rien avec toi à cette heure-là.
    
    — Oui. Je suis à cette adresse. Il est bon que tu saches, on ne sait jamais, c’est un nouveau celui-là alors si demain tu n’avais plus de nouvelles… c’est chez ce gars-là que je vais… d’accord.
    
    — C’est vrai que c’est plus prudent d’en parler à quelqu’un ! J’y songerai si d’aventure je devais refaire une sortie.
    
    — Oh ! C’est seulement avec de purs ...
    ... inconnus… tu sais les deux femmes dont on vient de parler, tu peux y aller les yeux fermés. Enfin pour ce que j’en dis… allez je file ! Je vais encore être en retard.
    
    Elle était partie aussi vite qu’elle était venue. Le feu follet disparaissait dans la nuit. Et Adèle reprenait l’écoute de sa musique. Puis une nouvelle buche brulait dans le foyer alors que les paupières lourdes de la rousse se fermaient pour de bon. Un long somme s’ensuivait, sur le canapé, dans la tiédeur de la pièce rassurante où crépitait le feu… Elle se réveilla vers trois heures du matin, remit du bois dans l’âtre et fila se coucher. Les fredaines apportaient aussi leur lot de fatigue et un réel besoin de repos. Demain il ferait jour.
    
    — oooOOooo —
    
    La neige faisait une couche blanche compacte au lever. Le froid aussi était présent. Adèle s’étirait comme une chatte, heureuse de vivre. Elle venait de retrouver au fond de son sac à main les billets remis par Dimitri. Elle chercha une boite pour y ranger ses « salaires ». Quand elle ouvrit les enveloppes des deux premières soirées, elle en serait presque tombée sur le cul. Là-dedans, en tout, il y avait de quoi voir venir et surtout, payer toutes les factures courantes des dépenses de sa maison. Donc le temps de son compte en banque repassait au beau fixe.
    
    La rousse chantonnait tout en préparant son omelette à la ciboulette. Un repas rapide qu’elle affectionnait tout particulièrement. Une bonne odeur, de beurre chaud et d’œufs qui cuisaient lui mettait ...
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