Label Bouchère - Histoires de Sexe

Label Bouchère

... dire…

Je respire un grand coup. Elle me regarde un peu inquiète. Délicatement, je prends son menton entre mes doigts :

— Tu m’aimes et je t’aime, c’est le principal. Les petits écarts sont négligeables, comme une cerise sur le gâteau, diront certains, surtout si par la suite, toi et moi, nous allons toujours ensemble sur le même chemin. Je peux comprendre que tu puisses souhaiter vérifier ton pouvoir de séduction ci et là, mais sans trop exagérer quand même. Et à condition de ne pas le faire derrière mon dos, je veux être au courant de tes « écarts », ce qui me semble la moindre des choses.

Joëlle me regarde avec des gros yeux ronds :

— Tu… tu es en train de me dire que je peux aller parfois voir ailleurs, sans trop abuser, à condition que je revienne toujours vers toi ?
— En gros, oui.
— Tu… tu es sérieux ?
— Vaut mieux être à plusieurs sur une bonne affaire que seul sur une mauvaise…
— Ah ben, toi alors !

Je colle mon front au sien :

— Mais en contrepartie, je veux avoir l’exclusivité de ton amour. De la même façon que tu auras le mien. Que tu couches parfois dehors, pourquoi pas ; comme l’a dit le poète, il faut bien que le corps exulte, mais je ne te partage pas au niveau des sentiments. Libertinage physique, oui ; libertinage sentimental, non.
— Ç… ça me semble raisonnable.

Elle me regarde fixement, avec un certain sourire, puis finit par dire :

— Je suis vraiment bien tombée avec toi. Merci de me comprendre. Oui, c’est toi que j’aime, pas ...

... un autre. Mais je reconnais que… enfin… m’offrir parfois un petit extra, ça serait bien. Et toi… tu iras parfois voir ailleurs ?
— Pour l’instant, ça ne m’intéresse pas, tu me suffis largement. Mais je ne peux pas prédire l’avenir. Peut-être qu’un jour, toi et moi, on libertinera avec un autre couple. On verra bien, chaque chose en son temps. Ce qui compte surtout pour moi, c’est que tu sois là avec moi et qu’on fasse le maximum de chemin ensemble.

Radieuse, elle se lève, pour venir se plaquer contre moi :

— En tout ça, un gros merci ! Un énorme merci ! Sache que tu es le premier qui m’accepte comme je suis…

Je n’ai pas le temps de répondre, elle m’embrasse fougueusement. Je réplique illico à son baiser par un autre encore plus ardent.

Il ne faut pas répéter trente-six fois la même chose à Joëlle, elle comprend en général très bien du premier coup, surtout quand ça va dans son intérêt et de sa libido. À peine deux jours après ma bénédiction sur le fait d’aller éventuellement voir ailleurs, alors que nous sommes tous les deux attablés, elle souhaite m’entretenir de la chose :

— Je… je ne sais pas trop comment te le demander, mais… bon, y a un type qui me plaît bien et j’aimerais le… euh… le consommer…
— De ton boulot ?
— Pas question au boulot, c’est une source d’emmerd’ pas possible ! Tu le connais peut-être, c’est le libraire, le blond, celui de la Grand-Place.
— Ah, celui-là ? Le tombeur de ces dames ?

Elle me regarde avec des yeux ronds :

— Comment ...