Amours
Datte: 24/09/2018,
Catégories:
hhh,
copains,
vacances,
bain,
bateau,
amour,
cérébral,
hsodo,
historique,
Auteur: Claude71, Source: Revebebe
... toi, t’es le plus grand con que je connais ! Les autres y peuvent aller se rhabiller !
La colère de Maurice fit voler en éclats les préjugés de Martial. Les larmes coulaient sur son visage. Il prit son amant dans ses bras et murmura :
— Je t’aime p’tit con…
Puis de plus en plus fort, il répéta :
— Je t’aime, je t’aime, je t’aime !
Il l’avait dit et la terre ne s’était pas arrêtée de tourner, ses seins n’avaient pas poussé, sa bite était toujours là, elle avait même tendance à prendre un peu de vigueur.
Ils s’embrassèrent et ce baiser prenait une saveur nouvelle. Il scellait un pacte d’amour non formulé, non écrit, mais que chacun comprenait dans son corps, dans son cœur, dans son être profond. Il refermait une plaie ouverte dans l’enfance, une plaie qui s’était approfondie pendant l’adolescence et que le sexe n’arrivait pas à suturer. Là, enfin, chacun avait retrouvé sa moitié.Il n’y a pas que les bites qui s’emboîtent bien, les cœurs aussi, pensa Martial avant de sombrer dans le sommeil.
Les jours qui suivirent furent merveilleux. Tout était prétexte à se découvrir, à mieux se connaître, à laisser parler les cœurs. À la guinguette, chacun trouvait la tâche moins lourde parce qu’il sentait l’autre le seconder. Les balades en vélo à travers la Bourgogne leur offraient de multiples occasions d’échanger, de confronter leurs goûts, leurs opinions.
Martial, enfin convaincu que deux hommes pouvaient s’aimer, n’hésitait plus à afficher ses sentiments, du ...
... moins dans l’intimité du groupe solidaire que formaient les quatre garçons et Fifine. Ailleurs, il restait le titi parisien, gouailleur, un brin macho pour donner le change.
Tout en s’acquittant de son travail à la Guinguette, il rendait des services aux mariniers. Un moteur, c’est un moteur… qu’il pousse une péniche ou tracte une voiture. Il reçut même quelques pourboires. Il acheta ainsi, sur les conseils de Maurice, quelques bonnes bouteilles chez les propriétaires du coin. Il se demandait comment les ramener à Boulogne. Au fond, il n’avait plus envie de rentrer. Il trouverait certainement du travail ici mais les salaires n’étaient pas ceux de la région parisienne. Toutes ces interrogations n’arrivaient pas, cependant, à troubler son bonheur. Maurice le comblait. Il vivait le présent sans penser à l’avenir.
Michel découvrait, en Marcel, un jeune homme curieux, attentif à ses explications, capable de s’émouvoir devant la beauté du monde. Marcel appréciait que son compagnon, bien plus instruit que lui, lui demande conseil, soit sincèrement intéressé par son point de vue, qu’il lui prenne la main quand, au détour d’un chemin, ils découvraient un paysage magnifique.
Michel avait un sens aigu du partage qu’il appliquait en toutes circonstances, aussi bien dans l’amour qu’au travail. Il avait vite compris comment fonctionnait la Guinguette. Il devint un cuisinier potable et Fifine aimait bien discuter avec lui.
Il accepta ainsi de jeter un coup d’œil à ses comptes, ...