État des lieux
Datte: 24/09/2018,
Catégories:
cérébral,
massage,
occasion,
Auteur: Clubescargot, Source: Revebebe
... déception ?
Ça me trouble. Il ne me plaît pourtant pas au point de me masturber en pensant à lui quand même ! Quoique, ça pourrait faire un bon scénario, «une étudiante est prête à tout pour récupérer sa caution».
***
Les mois passent. Je savoure la joie d’avoir imprimé, rendu et validé mon mémoire. Il ne reste que la soutenance à préparer.
Un matin comme un autre, les chants d’oiseaux célèbrent le retour du soleil et par conséquent l’avènement d’une nouvelle journée où tout est possible. Je m’extirpe toujours péniblement du lit, puis m’astreins à le replier en mode canapé car la simple vue du mode lit suffit à me donner envie de flemmarder et nous ne sommes pas dimanche.
Je sors dans la rue en clignant des yeux, comme un vampire n’ayant pas vu le jour depuis des lustres. Un homme en costume gris se tient à l’angle, on dirait qu’il attend quelqu’un. Hé mais je le connais !
— Bonjour ! lançai-je joyeusement.
C’est tout naturellement que je dévie de ma route pour lui faire la bise. Devant l’air surpris de l’homme je réalise que je viens de saluer le régisseur de l’immeuble. N’importe quoi ! Il faut vraiment que je me réveille avant de sortir de chez moi !
J’aligne quelques banalités météorologiques pour donner le change et masquer ma confusion.
— Vous êtes en avance ?
— Oui toujours, avec la circulation sur le périphérique je préfère anticiper.
Bon, puisque mon inconscient semble me jouer des tours… Allez, je tente.
— Ça vous dit un ...
... café ?
Haussement de sourcils
— Ah oui, avec plaisir.
Je fais taire la petite voix de la prudence qui cherche à me dissuader. De toute façon il est trop tard, le sort en est jeté. Je presse le pas jusqu’à la porte, croisant les doigts pour ne rencontrer aucun voisin en chemin. Monsieur le régisseur passe le seuil en regardant tout autour de lui. Mince, je n’avais pas prévu de recevoir, c’est le bazar ! Pas de culotte qui traîne, c’est déjà ça. Vite, la cafetière.
— Vous êtes sûre que tout va bien ?
— Oui, oui, tenez, dis-je en lui tendant une tasse de café bas de gamme.
— Merci.
Petit silence interminable. De près il n’est pas vraiment beau.«Il a une belle petite gueule» aurait dit mémé. Il serait mieux avec davantage de cheveux gris, ou même blancs, pour que ça fasse un poivre et sel. Je n’ose pas regarder son nez, ni lui demander combien de sucres il désire. Je regarde fixement le fond de ma tasse, puis le sol.Merdum, je suis chez moi, sur mon territoire, je ne devrais pas me sentir gênée ! Je devrais peut-être le remercier d’avoir fait procéder au nettoyage de la cour ? C’est lui qui rompt le silence le premier.
— C’est la première fois qu’un locataire m’invite à prendre le café.
— Mais non ! Vous plaisantez ?
— Pas du tout. Vous pratiquez le yoga ? dit-il en montrant un prospectus scotché sur une étagère.
— Oui, contre le mal de dos c’est vital.
Je saisis la perche, ou peut-être le kairos au passage.
— Au fait vous me devez toujours un ...