Besoin de plus pour... - Histoires de Sexe

Besoin de plus pour...

... Si vous questionniez Marie, je pense qu’elle vous le confirmerait. C’est vrai qu’elle va voir ailleurs, avec mon accord, mais c’est pour se satisfaire. Avec moi, c’est un peu compliqué et moins spontané.
— Je ne juge pas. Je comprends même. Chacun peut avoir la sexualité qui lui plaît du moment que c’est partagé.
— J’en suis heureux. Je n’aurais pas voulu que vous ayez mauvaise opinion de moi et me jugiez pervers… Je veux dire « trop » pervers, car je reconnais volontiers que ma libido peut surprendre. Votre opinion compte beaucoup pour moi, chère Armelle.

Un silence comme s’il avait voulu ajouter quelque chose.

Ce quelque chose, ce non-dit, je me le suis imaginé. Voulait-il dire que je comptais pour lui au point d’envisager… Il faut dire que nos rencontres me plaisaient beaucoup. J’avais découvert un homme délicat, prévenant avec qui j’aimais bavarder. Nous étions devenus complices, complices de cette supercherie pour nos époux, mais aussi complices par les confidences échangées afin de rendre notre liaison plus plausible.

Mais, en privant mon mari de sexe, je me punissais moi-même. Et voilà que Georges me parlait de sa sexualité si particulière. Il en avait dit suffisamment pour que je me construise un scénario dont j’étais la vedette. Un scénario qui troublait mes nuits…

**********

— J’ai quelque chose pour vous ! Vous m’avez fait beaucoup de cadeaux, à mon tour de vous en faire un !

Comme d’habitude, j’ai retrouvé Georges au restaurant de l’hôtel ...

... où, pour la crédibilité, il loue une chambre. En général, nous faisons mine d’y monter après le repas, mais en réalité nous allons flâner le temps de ce que peut durer un rendez-vous d’amants.

Je pousse l’enveloppe vers lui.

— Un cadeau ?

Il ouvre l’enveloppe, déplie la feuille de papier, en lit le contenu et son regard revient vers moi.

— Oh ! Armelle ! Quel cadeau magnifique. Je suis très touché.

Il replie la feuille, la remet dans son écrin. Il tend le bras vers moi et pour la première fois sa main me touche vraiment. Une caresse sur ma joue chargée de tendresse.

— Mais vous ne voulez pas !
— Mais si, bien sûr. Et quelle charmante façon de me parler. Mais…
— Je ne vous plais pas. Pourtant j’avais cru comprendre…

Je suis au bord des larmes. Je m’attendais à un vrai cri de joie et pas ces atermoiements pour me refuser.

Me refuser. Oui, car dans l’enveloppe, il y a un test sanguin qui montre que je suis « clean ». Bien entendu, je le savais, Romain m’avait confirmé qu’il avait pris ses précautions avec Marie. Mais le montrer à Georges, c’était comme m’offrir à lui, et voilà qu’il hésite. Quelle honte. Je me suis ridiculisée.

— Mais je veux, au contraire. Chaque rencontre me fait prendre conscience combien vous comptez pour moi. Votre charme, votre beauté, votre retenue… tout ce qui peut contribuer à… J’ai rêvé de vous…
— Alors ? Moi aussi, j’ai envie de vous.
— Mais vous n’avez certainement pas bien compris ce que ma libido demande.
— Si. La ...