1. Chrysalide


    Datte: 12/08/2023, Catégories: fh, Collègues / Travail fsoumise, Oral pénétratio, fsodo, mélo, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... reprit. Nous avions créé un site Internet où les gens pouvaient adhérer à l’association et faire un don à la fondation. C’était la formule que nous avions trouvée pour être suffisamment puissants au niveau associatif et échapper à une fiscalité trop importante, légalement bien sûr. Ils se regroupaient dans plusieurs grandes villes et souhaitaient lancer un programme similaire au nôtre. Je me lançai donc dans une sorte de tour de France, avec même deux escapades en Belgique et en Suisse. Le Québec ce serait pour plus tard, ou alors en visioconférence. Je restais parfois une semaine sur place, selon l’état d’avancement du projet, pour aider dans les dossiers, les démarches. Ça ressemblait un peu à une franchise notre truc. En tous cas, ça gonflait très vite, et la douzaine d’antennes fut vite atteinte en un peu plus d’un an. Je reçus un faire-part du mariage de Claudia, devenant Madame de Soutiffe, elle avait tapé haut, accompagné d’un chèque important pour la fondation. Merci.
    
    C’est au cours d’une de mes sessions dans le Midi, Alpes-de-Haute-Provence, que je fis la connaissance d’Alexandra. C’est elle qui avait provoqué la réunion, grande jeune femme énergique, fille de militaire, qui poussait le fauteuil roulant de sa maman. Je fis ma présentation habituelle, vidéoprojecteur, clip, diaporama et commentaires, devant un parterre d’une soixantaine de personnes venues de toute la région. J’eus mon petit succès, habituel lui aussi. Mais quand Alexandra prit la parole, c’est ...
    ... moi qui m’assis aussitôt. Pas seulement pour sa voix chaude, profonde et légèrement chantante, mais pour ce qu’elle déclara. Fille de militaire, tradition napoléonienne, sa mère et elle habitaient un manoir familial en pleine campagne, à quelques kilomètres d’ici. L’état de sa mère ne lui permettait plus d’y vivre, elle avait besoin de soins quotidiens. La propriété avait besoin de travaux, elles ne disposaient pas des revenus nécessaires. Et puis elle préférait vivre en ville, plus près de son travail, dans un petit appartement qui lui suffisait amplement. Malgré le pincement au cœur que les deux dames pouvaient ressentir, la fondation était pour elles une très bonne façon de donner une seconde vie à leur manoir et aux hectares de terres qui l’entouraient. Elle eut droit à un tonnerre d’applaudissements. Sa mère tint à ajouter quelques mots, d’une voix chevrotante, mais ferme, ne laissant place à aucun doute quant à la décision prise. J’étais ému. La réunion se termina par un pot, m’en rappelant beaucoup d’autres, sauf que là le rosé était remplacé par l’inévitable pastis. Vers vingt heures, mon hôtesse me dit :
    
    — Pas de souci pour l’hébergement, j’ai toute la place au manoir.
    — Ah ? Mais je le croyais hors d’état ?
    — Pas du tout, ma mère y habitait jusqu’au mois dernier. Mais là ce n’était plus possible, les allers-retours avec mon boulot, les aides à domicile qui ne veulent pas y aller l’hiver, elles ont peur. Je reconduis maman à sa résidence et je reviens…
    
    Bon, ...
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