Chrysalide - Histoires de Sexe

Chrysalide

... était devenu essentiellement foncier, avec des revenus locatifs en tête des rentrées financières. Hélas oui, tous les gens en rupture avec leurs familles trouvaient là un bon moyen de faire une bonne action post mortem et de déshériter ceux qui les avaient abandonnés. Et que faire de toutes ces maisons et appartements aux cœurs des villes, sinon les réaménager et les louer, essentiellement à des personnes en difficulté ? Eh bien, croyez-moi si vous voulez, nous avions bien moins de soucis de loyers impayés que les sociétés HLM. C’est qu’ils ont une fierté, ces gens qu’on dit pauvres…

Au cours d’une assemblée générale annuelle, je reconnus dans la foule Claudia, qui vint ensuite proposer ses services. Elle s’était un peu flétrie, mais conservait une belle séduction, avec des vêtements et des bijoux de prix. Je l’invitai à prendre un verre et lui parlai de mon bonheur enfin atteint.

— J’en suis contente pour toi. Tu as enfin trouvé ton Graal…
— Oui, j’en suis sûr maintenant. Et toi ? Le bonheur également ?
— Oh moi… Ce fut le bonheur avec un homme merveilleusement attentionné. Et puis crac, un terrible A. V. C. Et c’est maintenant « ...

... un légume » en fauteuil roulant, dans un établissement spécialisé.
— Oh merde ! Désolé, j’ignorais…
— Alors, comme j’avais quitté mon emploi et qu’il était à la retraite, je m’ennuie un peu. Voilà pourquoi je cherche à m’occuper, bénévolement bien sûr, je suis à l’abri du besoin… Mais personne ne m’enlèvera de l’idée que j’aurais dû le ménager. J’avais pris de mauvaises habitudes avec toi et, sans rien exiger, je me suis montrée très gourmande, sexuellement je veux dire. Il semble bien qu’il ait abusé de stimulants…

Dans mon pantalon, popaul resta étrangement calme, prouvant que cette femme appartenait au passé et que mon « cracheur de vie » avait trouvé sa plénitude ailleurs. Quand je narrai cette histoire et toute ma relation avec Claudia à mon Alex, elle s’écria :

— Tu vois, je t’ai toujours dit que tu étais un super coup ! Depuis le premier jour. J’en ai gardé un souvenir ému. Mais attention, il va falloir que je te ménage aussi, je veux te garder longtemps. Et puis trois enfants, ça suffit. Je suis trop vieille maintenant.
— Ça ne se voit pas, et puis tu prends la pilule, non ?
— Oui, oui.
— Alors, allons-y !
— Chouette !