Transport en commun - Histoires de Sexe

Transport en commun

... valeur ma poitrine et font pointer des tétons qui s’érigent d’impatience. Le porte-jarretelles, tenue qui revient à la mode, mais dont tout le monde sait qu’il est plus pour les alcôves que les sorties en ville, est « moderne », revisité par des stylistes qui savent l’utiliser pour attirer le regard.

Il est l’heure. Je ne doute pas que mon amant soit au rendez-vous. Je m’allonge sur le lit dans une pose langoureuse, une langueur qui cache une réelle envie de sexe. Je m’étonne moi-même de cette transition de femme fidèle à épouse se donnant avec volupté à un autre que son mari. Mais est-ce qu’on se connaît vraiment ?

La chambre n’est éclairée que par la lumière indirecte de la salle de bain. L’entrée est dans la pénombre. En venant du couloir illuminé, il lui faudra quelques secondes pour que ses yeux s’adaptent. Je veux qu’il ne voie plus que moi, coquine, courtisane indolente, mais au combien prête !

On frappe. C’est lui.

— Entre. Je dis.

La porte qui s’ouvre laisse passer une silhouette éclairée à contre-jour. La pénombre revient. Une seconde, j’ai été éblouie par la lumière. Quelques secondes qui durent une éternité. Je revois la silhouette qui tend le bras.

Flash ! Il a allumé le plafonnier. Merde, je ne vois plus rien et surtout ma surprise est en partie manquée, elle qui demandait un éclairage suggestif.

La silhouette reprend forme. Je le devine. Lui doit me voir. Il paraît plus petit, plus râblé. Étonnant.

Merde. Je sursaute. Ce n’est pas ...

... Damien, mais Romain. Ciel, mon mari, je dirais, si j’avais le goût de rire.

— Romain. Mais… que….

Je bafouille et instinctivement tire le dessus de lit pour me cacher. Je le regarde. Il me fixe. Mon Dieu, il doit être en colère et s’il est ici, c’est qu’il avait un doute.

— Chéri, je vais t’expliquer.

Quelle conne je fais ! Expliquer quoi ? Que c’est lui que j’attendais ? Que j’ai semé des indices pour lui faire une surprise ? Une chambre où son épouse l’attend ? Pour raviver la flamme ?

Il ne dit rien. Il s’assied dans le fauteuil, prenant ses aises, comme s’il était au spectacle, Marivaux de boulevard avec l’amant dans le placard…

— Chéri, je….
— Tais-toi, tu vas dire des bêtises et des mensonges. Aie au moins le courage de tes actes. Dois-je t’expliquer l’évidence de la situation ?

Je n’ose répondre. Il paraît froid comme une lame… Mais ses mains sont bien à plat sur les accoudoirs… Une arme ? Rien de visible en tout cas.

— Mais comment as-tu fait pour savoir ?
— Que je suis cocu ? Oh, la convergence de petits détails. D’abord ta bonne humeur. Tes retards aussi, le soir, sous des prétextes fallacieux. Aussi une fois où j’ai cherché à te joindre et où ta patronne a été étonnée d’une livraison le lundi que tu avais annoncée. Tout cela avec ton goût subit pour le sexe. Tout le monde dit qu’un conjoint infidèle se sent coupable et qu’il cherche à compenser par une attitude plus complaisante avec le partenaire cocufié.
— Mais pour me retrouver ?
— Je t’ai ...