Transport en commun - Histoires de Sexe

Transport en commun

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Je suis une, une parmi une multitude. Je suis une femme mariée, mère d’un enfant, assez grand maintenant pour ne plus avoir vraiment besoin de moi. Mon mari non plus d’ailleurs, n’a plus vraiment besoin de moi. Je parais transparente. Où sont passées nos soirées lors desquelles nous bavardions en attendant que notre fils dorme pour rejoindre notre lit et faire l’amour ?

Je suis une, une parmi une multitude. Chaque matin, je pars au travail… Un peu de marche pour prendre un train, puis le métro. Une heure pour aller de chez moi à mon boulot. Depuis que nous avons acheté la maison, mes trajets sont plus longs, mais au moins, les week-ends, nous avons la forêt devant notre porte.

J’aime mon travail. Je suis vendeuse dans une boutique de lingerie. Depuis le temps, la patronne, Annie, me fait totalement confiance… C’est souvent moi qui ouvre et qui ferme. D’ailleurs, elle est au fil du temps devenue plus une amie qu’une patronne. Elle a perdu son mari il y a près d’un an, et bien qu’il ne fût pas un saint, elle a été affectée et je l’ai beaucoup aidée. Elle est venue plusieurs fois à la maison. Manifestement, elle a trouvé un nouvel équilibre et j’en suis heureuse pour elle.

Je suis une, une parmi une multitude. Ma vie, si elle est confortable, me paraît vide… Surtout depuis que mon fils a quitté le foyer pour des études en Angleterre. Il rentre de moins en moins souvent. Il a une copine… Une Anglaise ! Le reste n’est que routine, tout de même pas « métro, ...

... boulot, dodo », mais pas loin.

Nous avons des amis, nous recevons et sommes aussi invités, mais à cinquante ans, j’ai l’impression d’avoir tout connu et que l’avenir ne peut plus qu’être une longue répétition. J’en arrive presque à souhaiter que mon fils devienne papa pour pouvoir pouponner et… Mais pourquoi cet homme ne cesse-t-il pas de regarder en ma direction ? Comme une cruche, je tourne la tête pour découvrir qu’il n’y a rien derrière moi, si ce n’est la cloison lugubre du métro. Il sourit. En plus, il se fout de ma gueule.

Le métro s’arrête. Une foule de personnes descendent, libérant l’espace entre nous, lui debout, et moi assise. En face de moi, la place est vacante. Il avance. Je fais celle qui regarde par-dessus lui, indifférente, mais il s’installe et je fais mine, quelques secondes, de consulter mon smartphone. Pourquoi vers moi ? Beaucoup de sièges sont libres maintenant. Un dragueur ? Un voyeur ? Instinctivement, je resserre les cuisses, ce ne serait pas la première fois qu’un pervers fait une tentative. Il va falloir que je me décide à me changer en arrivant au magasin, le pantalon serait plus « confortable » pour voyager… Mais à la boutique, je me dois d’être vêtue d’une robe ou d’une jupe, accompagnée de temps en temps d’un collant, mais le plus souvent de bas, surtout depuis que le porte-jarretelles est revenu à la mode. J’ai plus d’une fois démontré à des clientes que c’était agréable, et pas seulement réservé aux jeunes femmes en mal de séduction. ...