Les aventures d'un coureur à pied
Datte: 10/05/2023,
Catégories:
fh,
fplusag,
sport,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Oral
préservati,
pénétratio,
portrait,
rencontre,
Auteur: Come Sorel, Source: Revebebe
... redresse, regarde dans sa direction et, avant qu’Alessandro ait pu tourner le regard, elle lui adresse un salut amical de la main. D’abord interdit, il le lui rend, mais, se faisant, dévie légèrement de sa trajectoire et son pied droit vient buter dans un nid de poule au milieu de la route.
Alessandro s’étale de tout son long n’ayant que le temps et le réflexe de projeter ses mains et ses coudes vers l’avant.
Quand il se relève quelques secondes après, ses avant-bras ainsi que ses genoux sont couverts de gravillons et plusieurs petites plaies saignent.
— Mon Dieu… Vous allez bien ?
Elle s’est approchée de la barrière et le regarde, inquiète. Un peu étourdi, il répond, mal assuré et un peu humilié :
— Ça va, ça va…
Elle ouvre la barrière et l’invite à entrer.
Quelques instants plus tard, il est assis sur un transat, les deux coudes en avant pendant qu’elle lui tamponne ses plaies avec un coton imprégné d’alcool. Elle retourne ensuite vers la maison et, Alessandro la regarde s’éloigner d’une démarche légère, la pointe de ses pieds se posant délicatement sur l’herbe fraîche du jardin.
Elle revient avec de l’eau et ils commencent à parler. Il remarque un léger accent, une maladresse infime dans son placement de l’accent tonique sur l’avant-dernière syllabe, un italien presque trop parfait, trop scolaire, sans trace de dialecte alors que sa voiture est immatriculée à Gênes.
— Vous êtes française ? devine-t-il
— Oui, je vis à Gênes depuis plusieurs ...
... années, mais je vais devoir repartir sur Paris. Je profite de mes dernières semaines italiennes.
Ils discutent. De ses voyages à elle. De son travail de traductrice. De sa vie sédentaire à lui, dans sa vallée qu’il n’a presque jamais quittée et dont il connaît chaque repli de forêt et chaque village. Il lui dit qu’il aime le matin, la course à pied et l’odeur du bois qu’on travaille. Elle lui dit aimer Stendhal, Calvino et les rues sales et vivantes du centre de Gènes.
Assis en face l’un de l’autre, posés sur le bord d’un transat, leurs visages peu à peu se rapprochent. Alessandro, jadis si intimidé par cette femme qu’il ne voyait qu’en passant, perçoit dans sa voix, dans sa posture, une fébrilité qui les rapproche. Un sourire timide, un léger tremblement de sa main, les gouttes de sueur sur son épaule. Même les légers défauts de son physique, des ridules au coin des yeux, un rouge sur les ongles de sa main s’écaillant quelque peu, la rendent encore plus désirable.
Il pourrait en avançant la main toucher ce genou qui n’est qu’à quelques centimètres. En se penchant un peu, il pourrait initier un baiser.
Mais, aujourd’hui, il n’ose pas.
Lorsqu’il repart, après l’avoir remerciée, elle lui demande s’il passera demain. Il hoche la tête puis repart, plaçant des foulées amples vers le chemin de la forêt.
Le lendemain, c’est elle qui vient à sa rencontre sur la route en face de la maison. Habillée d’une tunique d’été jaune qui met en valeur ses jambes et des chaussures à ...