Les aventures d'un coureur à pied
Datte: 10/05/2023,
Catégories:
fh,
fplusag,
sport,
amour,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Oral
préservati,
pénétratio,
portrait,
rencontre,
Auteur: Come Sorel, Source: Revebebe
DansGli amori difficili, traduits en France sous le titre d’Aventures, nouvelles publiées entre 1958 et 1970, Italo Calvino met en scène la manière dont des couples « ne se rencontrent pas (…) [car] résident dans cette absence de rencontre non seulement une raison de désespérer, mais surtout un élément fondamental – sinon l’essence même – du rapport amoureux ».
Cette collection est un hommage, maladroit, mais sincère, auxAventures de Calvino.
Alessandro, jeune homme de vingt-trois ans, court depuis maintenant une dizaine de minutes sur la petite route qui suit la Pazienza, petite rivière impétueuse et fraîche qui s’écoule avec vigueur vers la Méditerranée. Il sent ses muscles se détendre peu à peu après la tension du travail, la course lui apporte le réconfort qu’il en attend.
S’il emprunte ce parcours en toute saison, dès qu’il le peut à 10 h, après avoir travaillé depuis 6 h du matin dans la poussière de son atelier de menuiserie, c’est au printemps, et particulièrement au mois de juin qu’il l’apprécie le plus. La chaleur n’est pas encore suffocante, mais le soleil assez haut pour que la forêt révèle des odeurs fortes de bois sec auxquelles se mêlent le parfum du sel marin apporté par le vent depuis Gênes à une trentaine de kilomètres vers le sud.
Après cinq kilomètres d’une route plane et régulière qui longe la rivière, Alessandro tourne à gauche pour monter pendant une demi-heure environ à flanc de coteaux. Cette partie de la course, qui précède une ...
... descente rapide vers son village à travers un chemin forestier, est plus exigeante. La pente n’est pas forte, mais irrégulière, entrecoupée de virages secs qui serpentent à travers les vignes : elle rend difficile l’adoption d’un rythme régulier et oblige notre joggeur à relancer régulièrement l’allure. Enfin, il ne bénéficie pas de la présence des châtaigniers et des camphriers du fond de la vallée qui coupent le vent froid des Alpes en hiver et apportent leurs ombres amicales en été.
Néanmoins, depuis quelques jours, cette ascension lui semble plus facile, car Alessandro sait qu’en haut, il verra Isabella.
En vrai, il ne sait pas si elle s’appelle Isabella, mais c’est ainsi qu’il l’a nommée. Elle habite dans une villa que l’on loue pour les vacances, située au sommet du coteau, juste avant qu’Alessandro ne doive tourner pour replonger vers sa vallée.
Il ne sait rien d’elle. D’abord, elle n’a été qu’une forme floue à la périphérie de son champ de vision, une femme à la peau brune en maillot de bain blanc. Curieux, le jour suivant, il ralentit l’allure au moment de passer devant la villa et prend le temps de regarder tout en se préparant à accélérer en tournant la tête si elle vient à s’apercevoir de son manège.
La piscine n’est qu’à quelques mètres de la petite route, la haie est basse et il a le temps de voir une belle femme, d’une quarantaine d’années. Sa peau est effectivement très brune, mise en valeur par un maillot de bain blanc, ses cheveux longs et noirs, son ...