Mariage ducal - Histoires de Sexe

Mariage ducal

... Mirabella, j’ai à vous parler sérieusement.

Fébrile, elle s’exécute. Je fais de même, puis je m’explique :

— Je vais faire simple et rapide, sans vous cacher les contreparties. Être le mari de votre sœur ne m’enthousiasme pas du tout. Mais nos pères tiennent à cette alliance. Donc je me suis dit que vous pourriez remplacer Donatella et offrir à nos pères l’héritier tant désiré !

Elle semble figée, la bouche ouverte. Puis soudain, elle s’anime, répondant spontanément :

— S’il le faut, je suis même prête à vous fabriquer un héritier sur-le-champ, là, tout de suite !

Je suis agréablement surpris de sa réaction :

— Je ne vous en demande pas tant, mais je retiens votre proposition ; l’habit de nonne peut avoir ses avantages…
— Humm, vous avez des mœurs étranges, Messer Lorenzo…
— Laissez choir le Messer, je vous prie. Bien sûr, il y a une contrepartie : plus aucun scandale ne doit survenir de votre part.

Elle a un sourire pincé :

— Devrais-je me comporter ostensiblement en épouse pieuse ?
— Là aussi, je ne vous en demande pas tant. Pour les prochaines années, nous devrons néanmoins afficher une bonne entente, et les enfants, que vous aurez, devront être les miens, je ne transigerai pas sur ce point. En revanche, je peux fermer les yeux sur certaines distractions, comme vous fermerez les vôtres de temps à autre.
— Humm, ça me semble… raisonnable… et trop beau…

Je me penche vers elle :

— Je vous sors une épine du pied, et en retour, vous me sortez ...

... aussi une écharde du talon.
— Vu comme ça…
— De plus, vous me plaisez beaucoup plus que votre sœur, et vous avez un tempérament qui me convient parfaitement. Néanmoins, évitez les excès.
— Je vous plais ?
— Il faudrait être difficile… Même si bien des hommes préfèrent les blondes angéliques, je suis plus terre à terre.

Elle me regarde droit dans les yeux :

— Malgré le fait que… que j’aie fauté ?
— Pour tout vous avouer, en reprenant partiellement les termes de votre père, je préfère une joyeuse ribaude à une triste vierge.
— Vu comme ça…
— C’est tout vu. Dama Mirabella, pourriez-vous ôter cette coiffe afin que je puisse mieux contempler votre visage ?
— Vous souhaitez voir la marchandise avant d’acheter définitivement ?

Je ris franchement :

— Hahaha ! Il y a un peu de ça. Oui, je souhaite être rassuré sur mon achat !

Elle se lève, puis elle ôte sa coiffe. Ses longs cheveux noirs ruissellent sur ses épaules. Oui, elle est très mignonne, c’est incontestable. Et d’après ce que je retire de notre conversation, son caractère me semble plus facile à vivre que celui de sa sœur, même si toutes les deux, elles partagent un même ton direct. Je me rappelle qu’étant fillette, Mirabella était assez spontanée et franche, elle l’est toujours.

Sous mon regard admiratif, elle sourit :

— Je crois comprendre que vous semblez satisfait, Lorenzo.
— Oui, vous êtes devenue une bien belle femme, c’est incontestable…

Son sourire devient plus mutin et coquin :

— Et ...