Mariage ducal - Histoires de Sexe

Mariage ducal

... nonne devait sortir du couvent, ça ne modifierait en rien la transaction pécuniaire. L’argent arrange bien des choses dans la plupart des cas.

On me dirige vers une cellule à part, mes compagnons restant à l’entrée du long couloir. Une fois entré, je pose ma besace à côté de la porte restée ouverte. Puis quelques instants plus tard, je vois arriver mon éventuelle future épouse qui affiche un air assez inquiet en me voyant.

Même si son habit fruste de nonne ne me donne aucun renseignement sur ses courbes, son visage justifie bien la partie « bella » de son prénom. Et encore, sa coiffe ne me permet pas de contempler ses cheveux. Oui, cette donzelle est bien devenue femme, elle que j’ai connue fillette.

Je m’incline galamment :

— Bonjour, Dama Mirabella, je me présente : Lorenzo Colorsini, fils d’un grand ami de votre père.
— Bonjour, Messer Lorenzo. Honnêtement, je ne vous aurais pas reconnu, vous avez bien grandi depuis la dernière fois que je vous ai vu, et la barbe change beaucoup vos traits. Ainsi, d’après ce que j’ai pu ouï-dire, vous êtes devenu le fiancé de ma sœur Donatella ?
— C’est ce que l’on dit… Après un détour chez votre père, je suis venu vous voir ici en personne.

Assez incrédule, ses beaux yeux sombres grands ouverts, elle me regarde fixement :

— Vous n’avez quand même pas fait tout ce chemin pour m’annoncer vos noces ? Surtout à une recluse comme moi !
— Quelque part, vous n’avez pas tort… Je parle de la première partie…
— Je… je ne ...

... comprends pas…

De la main, je désigne les murs sobres et nus qui nous entourent :

— Que pensez-vous honnêtement de l’endroit où vous êtes ?

Elle cligne des yeux, ne comprenant pas où je veux en venir. Elle me dévisage, toujours intriguée par ma venue. Méfiante, elle demande :

— Vraiment honnêtement ?
— Oui, c’est bien ce que j’ai dit.
— Où est le piège ?
— Il n’y a pas de piège, Dama Mirabella. Je reconnais que ma présence et ma question peuvent vous sembler étranges.
— C’est le moins que je puisse dire… Vous débarquez alors que nous ne nous sommes pas vus depuis des années, de surcroît dans un couvent où mon père m’a enfermée, et je suppose que vous savez pourquoi.

J’essaye de me montrer rassurant :

— Oui, je sais pourquoi, mais je ne vous juge pas pour cette défaillance.
— Vous traitez ce pourquoi de simple défaillance ?
— Vous préférez que je dise « péché mortel" ? Je laisse ça aux gens d’Église. J’attends toujours une réponse honnête et franche à ma question. Je signale pour votre gouverne que personne n’écoute derrière la porte.

Elle respire un grand coup puis lâche, mi-rageuse, mi-arrogante :

— Je suis prête à tout pour sortir de ce trou à rats !
— Je sens que nous allons bien nous entendre, vous et moi…

À la suite de ma phrase, elle me regarde avec une certaine impatience, sentant confusément qu’elle s’apprête à vivre un grand virage dans son existence devenue bien terne. Galamment, je lui désigne un siège :

— Asseyez-vous, Dama ...