1. De Benoit à Julie (3)


    Datte: 20/04/2023, Catégories: Transexuels Auteur: Sarah-63, Source: Xstory

    ... et puis je me dis que garder un peu ces affaires, ce n’est peut-être pas si mal.
    
    — D’accord, on a qu’à faire comme ça !!!
    
    Et je me lève.
    
    Et j’oublie...
    
    Mes jambes et le collant, la jupe, la culotte n’oublient pas eux...
    
    Et là, debout devant M. Lagrange, la jupe se lève, suffisamment pour qu’il n’y ait pas de doute sur le pourquoi...
    
    Mes yeux se fixent dessus, puis sur M. Lagrange qui lui aussi a les yeux rivés dessus :
    
    — Eh bien, mon garçon, finalement tu n’y es pas si mal dans cette tenue non ??
    
    Il a de nouveau ce petit sourire.
    
    — Allez, je te raccompagne.
    
    Je crois que je n’aurais jamais passé autant de temps dans le coloris carmin !!!!
    
    M. Lagrange fourre mes affaires de garçon dans un sac de supermarchés, puis me le tend.
    
    — Voilà déjà ça !!
    
    — Merci, M’sieur.
    
    Je baisse les yeux, ma voix est ténue.
    
    — Ne t’en fais pas Benoit, ce n’est rien tu sais, il y a des tas de garçons qui aiment s’habiller en fille...
    
    Je n’ose rien dire, le contredire serait nier l’évidence, je ne sais pas si moi j’aime, mais mon corps lui oui.
    
    Il ouvre la porte de la maison, se dirige vers sa voiture. Je le suis, mal à l’aise. Je marche à petits pas comme tout à l’heure, avant de m’engouffrer dans la voiture par la portière passager qu’il a ouverte de ...
    ... l’intérieur. Je sens bien la fraicheur du soir qui passe sous ma jupe, et je dois avouer que la sensation n’est pas désagréable.
    
    Dix minutes plus tard, la voiture s’arrête en bas de mon immeuble. Tout est éteint, je vérifie d’un rapide coup d’œil que personne n’est dans la rue.
    
    — Ne t’en fais pas, il ne risque pas d’y avoir du monde, il fait un froid de canard ce soir.
    
    — Bonsoir, M’sieur, et merci pour les affaires.
    
    — Bonsoir Benoit, pas de soucis.
    
    Je me glisse hors de la voiture à la vitesse de l’éclair.
    
    Coups d’œil nerveux à gauche, à droite, j’avance rapidement vers la porte de mon immeuble.
    
    J’entends la voiture de mon professeur redémarrer derrière moi.
    
    J’arrive à la porte, toujours rien, je sors mes clefs, trouve la bonne, zut je tombe le trousseau... la nervosité.
    
    Je me baisse, aïe, zut de nouveau, c’est une jupe, faire attention en se baissant, je sens l’air passer dessous, les collants frotter, encore une fois je trouve ça agréable malgré la tension de l’instant.
    
    Trousseau, clef, serrure, s’engouffrer dans l’escalier, monter à l’étage, ouvrir la porte de l’appart, ça ne me prend qu’un instant. Soulagé, je claque la porte d’entrée et m’y appuie.
    
    Ouf, heureusement que Cha n’est pas là. C’est idiot, mais c’est la première pensée qui me vient. 
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