Une nouvelle vie
Datte: 03/02/2018,
Catégories:
fh,
ff,
jeunes,
ascendant,
copains,
fête,
anniversai,
amour,
chantage,
pénétratio,
confession,
Auteur: Shiva__, Source: Revebebe
... pas de voir Pierre flirter avec une autre. Et le soir de ses 18 ans, Manou face à lui, il se saoulait de ses paroles. Bien entendu, l’affaire fut conclue avant la fin de la nuit. Elle avait l’entreprise que lui n’avait pas (et moi non plus d’ailleurs), c’est ce qui l’excitait sûrement d’avoir une fille qui ose, sans complexe de gêner ou pas. Ce fut un beau cadeau d’anniversaire.
*****
Je déteste les faibles. Ils m’inspirent du mépris, une perte de temps. Pierre m’a trahie, parce que finalement il se prêtait aux mêmes bassesses que tous les autres « Y ». Comme mon père m’a déçue parce qu’il a été un lâche. Depuis l’enfance, je ne pouvais guère compter sur ma mère pour s’occuper de moi. Toujours perdue dans ses dépressions et incapable de faire preuve d’autorité ou d’éducation. Mon père était ma référence de caractère et de réussite, même si dans ses excès de colère, il devenait physiquement violent avec ma mère. Ça me tétanisait.
Mon père, avait le profil de l’homme idéal, comme pour toutes les petites filles qui imaginent qu’elles se marieront un jour avec leur papa. Et c’est vrai qu’il était beau, intelligent, généreux, fort, autoritaire. Moi je voulais être sa « Laura », comme dans « La Petite Maison dans la Prairie ». J’étais l’aînée, il avait compté sur un garçon à ma naissance. Petite, je ne pouvais pas mettre des mots dessus, mais mon père était misogyne. C’est sans doute pour cela que j’étais devenu un garçon manqué. Pas de poupées, pas de Barbie, la ...
... marchande, la dînette… tout ça, ce n’était pas mon truc. Je voulais m’élever au-dessus de ces femmes que mon père dénigrait. Chaque jour, par sa niaiserie, ma mère lui donnait raison.
Ma mère avait rencontré mon père quand elle avait 15 ans. Il travaillait sur la ferme où mon grand-père était chauffeur. Elle séchait les cours et faisait le mur pour retrouver mon père qui s’était amouraché d’elle. Jusqu’au jour où, à 17 ans, elle lui annonça qu’elle était enceinte. Mon père faisait son service militaire. J’ai eu l’occasion des années plus tard de lire sa réponse, sur une carte postale, traduction manifeste de ce qui n’aurait jamais dû se passer pendant 15 ans, et dont j’avais été le prétexte. Mon père n’en revenait pas de cette nouvelle. Comment cela avait-il pu arriver ? Ils n’avaient rien. Comment allaient-ils faire ? L’avortement était peut-être une solution ?
Mais mon grand-père, avec tous les principes de la tradition catholique et pour l’honneur de sa fille, avait entretenu mon père en lui confiant d’un ton solennel et entendu :
— Maintenant, tu sais ce qu’il te reste à faire.
Mes parents s’étaient donc mariés en mai. J’y étais, photos à l’appui, de ma mère avec une montgolfière en guise de bidon, pour cette femme fluette d’1,50 m. Je naissais un mois et demi plus tard, à l’aube de sa majorité.
Je ne comprendrai jamais son état taciturne constant. Faisant « semblant de », paraissant plutôt que d’être elle-même. Je n’ai pas l’impression d’avoir réellement existé un ...