Une nouvelle vie
Datte: 03/02/2018,
Catégories:
fh,
ff,
jeunes,
ascendant,
copains,
fête,
anniversai,
amour,
chantage,
pénétratio,
confession,
Auteur: Shiva__, Source: Revebebe
Depuis qu’elle est sortie de son sommeil, Alice, pensive, a les yeux rivés sur le plafond blanc de la chambre. Les rayons du soleil percent les jointures des volets en bois. Il doit être 7 h 30, peut-être 8 h. Peu importe. Manou, couchée à sa droite, dort encore. Comme à son habitude, elle devrait dormir jusqu’à 10-11 h. Alice n’ose pas se lever. Elle craint de réveiller Manou. Elle ne souhaite pas errer seule dans cette maison encore silencieuse, qu’elle ne connaît pas.
Alice c’est moi. Je repense à la nuit que nous venons de passer. J’étais arrivée la veille.
Depuis que j’ai changé d’internat, et quitté ma bande de copains, je m’arrange pour revenir tous les week-ends et sortir avec eux.
Il y a du chemin entre ma chambre du lycée et celle que je retrouve chez mon grand-père, après ma semaine de cours. Mais j’ai eu mon permis cet été, l’année de mon bac, et la vieille Talbot Horizon que m’a donnée ma grand-mère, est encore suffisamment en état pour me permettre de faire mes allers-retours répétés entre l’internat, à 140 km de la maison de mon grand-père, et les copains, encore éloignés de 40 km de plus. C’est ainsi tous les week-ends.
Mon grand-père vit dans une vieille maison, l’ancien château de la commune, perdu au milieu de nulle part. La « demeure » aurait sérieusement besoin d’un ravalement, et de travaux conséquents de rajeunissement, à voir les murs se fissurer, la peinture jaunasse sérieusement altérée, le plafond taché et perforé des vieilles traces de ...
... fuites d’eau du toit, la poussière sur les meubles et bibelots… Mon grand-père, veuf depuis dix ans, se contente du strict minimum : nettoyer les sols.
C’est tellement déprimant ! Même le nom de la commune semble inventé, comme « Pétaouchnock ». Mais je n’avais pas eu le choix. Devant l’échec scolaire cuisant qui s’annonçait pour moi, mon père avait consenti à me laisser partir en internat. Loin, très loin. La condition de mon père : je partais, parce que je ne m’entendais pas avec ma mère. Alibi officiellement plausible, aux vues de nos relations conflictuelles. Officieusement, nous savions tous les trois que je fuyais le comportement incestueux de mon père.
La perspective d’un week-end en ayant pour seules distractions, les devoirs, la télé et les septuagénaires amis de « Papy » est loin d’être transcendante. Et à 19 ans, je veux me distraire et m’amuser.
Pourtant, mon Papy, il est gentil. C’est une crème. Ma grand-mère lui reprochait tout le temps d’avoir le sang blanc. Je n’ai compris que bien plus tard ce qu’elle voulait dire par là. Et personnellement, je préfère qu’il en soit ainsi. S’il avait été aussi sanguin que l’auraient voulu ses origines portugaises, je n’aurais certainement pas eu les loisirs que je m’octroyais tous les week-ends. Il aurait fait preuve de plus d’autorité, et avec un caractère comme le mien, cela aurait fait plus d’une étincelle ! Mais considérant que je ne suis pas sa fille, il estime n’avoir aucun droit d’interdiction sur mes actes, ...