Une nouvelle vie
Datte: 03/02/2018,
Catégories:
fh,
ff,
jeunes,
ascendant,
copains,
fête,
anniversai,
amour,
chantage,
pénétratio,
confession,
Auteur: Shiva__, Source: Revebebe
... d’être idiot. Lui, je l’intéresse. Très vite nous nous lions d’une complicité, d’une complémentarité qui n’échappe à personne. Nous passons de longs moments, quasiment tous les jours, tous les soirs, à discuter, rigoler. Je deviens « sa p’tite Alice », avant que naissent des sentiments partagés entre amour et amitié. Nous flirtons, en toute discrétion, trop timides et pudiques pour supporter les railleries ; ça avait quelque chose de magique.
Ça me rassurait d’entretenir une relation pleine de pudeur. Un ami sur lequel je pouvais compter. Il était bienveillant et protecteur. C’était tellement précieux pour moi. Je n’aurais jamais imaginé que l’on puisse m’aimer simplement pour ce que je suis, sans me voir comme un objet sexuel. Parce que finalement, avant lui, tout ce que je retenais des garçons et des hommes, c’est qu’ils ne pensaient qu’à une chose : le sexe.
Ça ne me dérangeait pas, tant que j’y trouvais mon compte. En fait, à l’époque où je flirte avec Pierre, il n’y avait eu que Patrick. Avec lui, j’assouvissais mes fringales débordantes de sexe, sans complexe. Mes parents m’avaient dégoûtée de l’amour et mon père des rapports sexuels. Mais les envies étaient là quand même. Leur farce grotesque m’avait convaincue que sexe et amour n’étaient pas compatibles. Avec Patrick je tentais, à ma façon, de dépasser mon histoire personnelle : accepter mon intimité et oublier ce que j’avais subi. Difficile de comprendre ma vision des choses, moi-même j’étais perdue dans tout ...
... ça. Patrick était une sorte de remède, un accessoire, et il ne s’en plaignait pas.
Sans le savoir, Pierre a été ma bouée, pendant nos années lycée. Je l’avais fait mien, malgré lui. Il avait été le refuge de la bête apeurée que j’étais devenue, en proie à un prédateur pendant des années. Je ne voulais rien d’autre avec lui que tendresses et plaisirs tactiles. Pas de touche pipi, pas de pelotage ; juste être avec lui. C’était spirituel et je n’étais pas prête à salir et gâcher notre merveilleuse relation en y intégrant la question de rapports plus charnels. Il me réconciliait avec moi-même.
Si j’ai toujours su où j’en étais de mes sentiments pour Pierre, lui, était perdu. Je constatais que systématiquement, dès que nous nous rapprochions, nous nous heurtions et prenions aussitôt de la distance, à la limite du détestable. Finalement, nos relations depuis trois ans, avaient alterné entre déclarations d’amour et de guerre. J’étais affectée et épuisée par ces jeux de yo-yo. J’avais fini par me rendre à l’évidence : malgré tous les sentiments qui bouillaient au fond de mon cœur pour Pierre, je me résignais à constater qu’il était faible et immature ; incapable d’assumer ses sentiments. Parfois, il me suppliait. Il était si minable, si pitoyable dans ces moments là, qu’il m’inspirait du mépris, au point qu’il m’est arrivé de le gifler, les yeux trempés, jusqu’à ce qu’il tarisse de ses :
— Je t’adore, je ne supporte pas de te voir avec un autre…
Pour autant, je n’acceptais ...