La boutique de Diane - Histoires de Sexe

La boutique de Diane

... tour à tour délicieusement ingénue, provocante, mystérieuse.

— Georges, y avait pas de palmier chez Diane, dis-je.
— C’est la magie de la photo, ma belle.

Un me plaît trop, celui où je suis en mini-jupe, une chaînette en dépasse et ce regard fripon effronté. Super glamour érotique… Je me fais un clin d’œil. Je dépose un baiser sur la joue de Georges en lui faisant un tas de compliments. Elle en sourit, me tend un tube en carton :

— Pour toi, c’est cadeau. Tu pourras te gaver de toi.
— J’ai un poster plus petit pour toi, dit Hypoline en me tendant un chèque.

Le soir dans ma chambre, je m’épingle au mur. Georges avait raison, je me gave de moi. En toute discrétion, avec moi-même. Si je devais en choisir un, lequel ? Celui avec la parure complète, l’autre avec le harnais et l’érotique en mini. Celui en mini ! Avec sa manie du ménage, je laisse à Maman le soin de les découvrir.

Je laisse aussi traîner une brochure dans le salon. Au dîner, je montre le chèque.

— Ta fille va gagner plus nous deux ! Si tu veux les placer…
— Pa, faut que je m’habille pour l’hiver.

Maman fait dans la nostalgie :

— J’aurais voulu avoir vingt ans aujourd’hui ! Tiens, c’est quoi cette brochure ?

Le jeudi, nous préparons les mannequins pour la vitrine. Déshabillés transparents, jambes gainées de résille, perruques ondulantes, l’illusion est parfaite, de vraies fausses nanas aguichantes. Nous accrochons des dessous coquins sur des panneaux de dentelle. Touche finale, nous ...

... préparons des vases de vraies fleurs en plastiques pour le glamour. Tout est prêt pour demain à mettre en place.

— J’ai une idée, rigole Diane en me la disant à l’oreille.
— Je suis d’accord ! On fait demain aprèm juste à l’ouverture.

Petite anecdote, le laveur de vitres venu pour la vitrine s’est régalé de nos mini-jupes.

Cette ouverture discrète du vendredi après-midi est destinée à régler les petits détails pour être au top de celle de demain. Le fait d’agencer la vitrine attire le chaland. Nos nanas de plastique font leur effet.

L’idée de Diane est que je me fasse mannequin dans la vitrine. Mini plissée, jarretelles rouges, bas à gros filets, et top transparent, et hop en place. Ça ne traîne pas. Un vieux monsieur s’arrête. Son regard croise le mien que j’espère à l’infini. Il est vraiment surpris, hésite et part un gros doute dans l’esprit.

— Diane, mon regard me trahit.
— Tu peux tenir encore ?

Il arrive un moment, on s’oublie, de l’inconfort on passe à l’insensibilité. Un jeune couple s’arrête, détaille la vitrine puis elle, elle tombe sur mon regard. Elle secoue la main de son chéri qui me scrute. Je lui fais un clin d’œil. Les deux se marrent. Elle me tire la langue, moi la mienne.

Diane sort leur demander :

— Bonjour, comment trouvez-vous mon robot ?
— Marrant, dit la fille.
— C’est une caméra cachée, se méfie le jeune homme.
— Absolument pas. Entrez vérifier.

La fille, méfiante, me tâte le bras pour voir, sursaut que ce n’est pas du ...