Just a perfect day... - Histoires de Sexe

Just a perfect day...

... on n’était pas tombé loin. Son compagnon, qui cache à peine son impatience de prendre congé, se nomme Casper.

J’observe les filles ; Elke échange avec Hortense avec un grand sourire qui illumine son visage, auparavant si boudeur. Elle est charmante dans sa robe blanche et verte, ses chaussures ouvertes exposant ses jolis pieds aux ongles nacrés ; je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil à ses fameuses malléoles.

Le contraste est saisissant entre cette grande blonde en tenue de soirée et la petite rousse en licorne qui lui fait face ; sage beauté hollywoodienne d’un côté, charme sulfureux à l’état brut de l’autre.

Hortense m’arrache de mes pensées d’un regard éloquent : à mon tour de remplir ma part du contrat.

— Elke ? We need to tell you something…

En improvisation totale, je déclare à Elke qu’elle sait forcément qu’elle est très belle, avec des jambes et des pieds magnifiques, et qu’Hortense n’ose pas lui dire à quel point elle aimerait les lui masser et la choyer, et que si elle et Casper sont d’accord, nous les laisserons un moment seules pendant que nous irons boire un verre entre mecs, et, si je puis me permettre, Hortense est absolument adorable et très sexy mais surtout la déesse du massage, franchement elle ne le regrettera pas.

Le morceau est tellement gros, mais sorti de manière tellement naturelle voire ingénue, qu’Elke affiche une expression qui illustrerait à merveille une définition de ce que l’internet anglophone appelle une « WTF ...

... face ». Elle regarde ensuite Hortense, qui en mène moyennement large, échange un regard silencieux avec un Casper totalement perplexe, et me sourit d’un air embarrassé.

Elke finit par répondre qu’elle est très touchée par les compliments et qu’on est « absolument mignon », mais qu’elle est vraiment désolée, elle n’a pas le temps ce soir, elle et Casper étant attendus. Néanmoins, elle propose à Hortense de l’ajouter sur Facebook pour qu’elles en reparlent, en précisant qu’elle est d’Amsterdam mais vient à Bruxelles une ou deux fois par mois, et qu’elle adore se faire masser. Je me souviens alors que Casper disait travailler à Londres ; ils ne vivent donc pas ensemble.

Hortense et Elke s’échangent Facebook et numéro de téléphone, tandis que le grand blond s’agace, au point qu’Elke le rabroue d’un « Casper ! » bien sec. Que ce stéréotype un peu énervant de beau gosse sportif de série américaine pour ado porte le même nom qu’un petit fantôme ne manque pas de m’amuser.

N’y tenant plus, je leur pose la question qui me brûle les lèvres : sont-ils en couple ?

Instant de gêne. Je m’apprête à m’excuser pour mon indiscrétion, quand Elke me répond.

— We’re cousins. And.
— Cousins, just cousins, intervient Casper d’un ton cassant.
— We travel together sometimes… complète Elke, visiblement mal à l’aise.

Décidément quelque chose cloche, mais après tout ce n’est pas mon affaire.

— What about the two of you ? m’interpelle Casper.
— We just met on Facebook, dis-je avec ...