Just a perfect day... - Histoires de Sexe

Just a perfect day...

... faire un tour dehors, et tu restes en licorne. Et on prendra ma ceinture pour faire le mors.
— T’es grave ! me dit Hortense, mi-choquée mi-amusée.
— Fallait pas me tenter ! On y va ?
— Maiiis, arrête !
— Oh c’est dommage, on a oublié de fixer un gage pour les pas cap.
— Nan mais attends.
— Coooot !
— Bon OK, je le fais. Mais toi aussi. En slip.
— Nenni, ma jolie. C’est ton chiche.
— Faudra que je t’en trouve un gratiné aussi, alors !
— Tiens, j’en ai un : Herr Übermensch disait tout à l’heure qu’Elle Fanning et lui allaient sûrement prendre un verre en soirée en bas. Si on les croise, je leur dis que tu veux lécher les malléoles de madame. Et si elle est partante, je reste en bas à discuter avec monsieur.
— T’es sérieux ?
— On est sérieux quand on a vingt-huit ans. Parfois.

Hortense me regarde avec une expression indescriptible.

— Et si elle refuse ?
— Ben on aura essayé !
— On va se prendre la honte !
— Pas si c’est bien amené. Et au pire, on s’en tape.
— Et j’y vais comme ça, en licorne ?
— On lui expliquera qu’on joue à chiche ou vérité.
— Et qui te dit que j’en ai envie ?
— Le fait que tu te projettes au lieu me rembarrer. Et je t’ai vue la regarder…
— Tu serais pas jaloux ?
— T’es pas à moi. Et puis c’est une fille, c’est pas pareil.
— Et son mec ?
— Je te parie que c’est pas son vrai mec, et qu’elle est pas amoureuse.
— D’où tu sors ça, toi ?
— Intuition masculine.

Hortense réfléchit un instant.

— Chiche. On y va. Mais pas en pony ...

... play du coup, là j’aurais vraiment l’air débile !
— C’est pas sympa pour les pony players, mais OK ! Allez, go ma pouliche !
— Pouliche, liche-moi la babine !

C’est sur cette citation issue des tréfonds du web québécois que nous quittons la chambre et prenons l’ascenseur. Les portes se rouvrent au rez-de-chaussée sur un couple d’une septantaine d’années, apprêté façon soirée mondaine. L’expression de stupeur scandalisée qu’affiche la dame en voyant Hortense est fabuleuse.

Ma licorne traverse le hall de l’hôtel au trot, puis sort sur l’avenue de la Toison d’Or, et tend le poing en criant « cap ! », sous mes sincères félicitations. Nous faisons quelques centaines de mètres, nous régalant des réactions diverses des passants. Deux d’entre eux, visiblement déjà chauds, lui rendent hommage en trinquant une Mort Subite à sa santé. Hortense les remercie d’une rapide révérence, avec un sourire de fierté. Je suis épaté et ravi par l’assurance qu’elle affiche dans de telles circonstances, bien loin de son attitude réservée de la veille et du matin même.

Nous retournons à l’hôtel, et tombons justement sur Elle Fanning et Armie Übermensch en train d’en sortir, l’air crispé. Le moment de stupeur passé, la fille éclate de rire devant Hortense, qui lui répond par un grand sourire. Ma compagne, qui avait à peine parlé dans le sauna, échange alors avec Elle dans un anglais relativement fluide, évoquant notre jeu de défis.

La grande blonde est amusée. Elle s’appelle en réalité Elke, ...