Stop ou encore ? - Histoires de Sexe

Stop ou encore ?

— Pas plus loin, Thomas, s’il te plaît. Je vais craquer et ce n’est pas une bonne chose.

Le déroulement exact des faits au cours des dernières minutes n’est plus très précis dans ma tête. Toujours est-il qu’au sortir de la soirée à laquelle Charlène et moi étions invités, je me retrouve avec elle devant la porte de son appartement, mon torse contre son dos, mes mains sur son ventre, mes lèvres effleurant la peau parfumée de sa nuque.

Son injonction coupe net mon élan sensuel.

— Pourquoi cesses-tu de m’embrasser ?
— Tu viens de dire que ce ne serait pas une bonne chose.
— En français érotique, ça veut dire que ce serait au contraire une très bonne chose. Enfin, très agréable.
— Mais ?
— Mais rien, une chose très agréable qui va me faire craquer.
— Pourtant, un refus est un refus.
— Ah, je vois, Monsieur est de la mouvance du consentement explicite en toutes choses.
— Monsieur essaie d’être dans le respect de tes désirs.
— Et que sais-tu de mon désir à l’instant ? Que sais-tu de mes désirs à ton égard ? Que sais-je moi-même de mes désirs quand je suis entre tes bras, ta queue contre mes fesses, tes mains chaudes sur mon ventre, ta bouche si douce sur la zone la plus dangereusement érogène de mon anatomie ?

Elle se retourne, tout en restant contre moi. D’un geste doux, peut-être même tendre, elle caresse mon visage, effleure ma bouche.

— Ton respect de mon intégrité féminine me touche. Mais il nous force à une explication détaillée à laquelle je ...

... préférerais pouvoir me soustraire au moment où j’ai juste envie de te bouffer tout cru. Genre valse-hésitation qui casse ma libido.
— Que sais-je de ton envie, si elle n’est pas exprimée ?
— Pour simplifier, disons que ta proximité physique rend mes envies instables et mes barrières fragiles. Mais à bien y réfléchir, ton regard de chien à qui on vient de piquer son os pourrait rendre assez sexy le dialogue philosophico-genré que tu exiges de moi. À la mode Simone de Beauvoir racontant dans le détail à Sartre ce qu’elle vient de faire dans le lit de Nelson Algren.

Elle glisse sa main entre nous, et caresse mon sexe en cours de redimensionnement suite à la tournure que prennent les évènements.

— C’est bien ce que je craignais, ce genre de conversation te fait réduire la voilure. Or le nœud du problème, c’est justement ce qui s’est passé en moi au moment où tu as pressé le tien, de nœud, entre mes fesses pendant que tu m’embrassais.
— Pardonne-moi, je n’aurais pas dû !
— Nous nous connaissons mieux en amis que sur ce plan. Après la soirée passée à tes côtés, j’avoue que ce plan me conviendrait.
— Tu m’as pourtant demandé d’arrêter. Comment savoir, au-delà des mots ?
— En mentalisant brièvement un algorithme-cul valable pour plus ou moins toutes les nanas. Ai-je dit non ou stop ?
— Ni l’un ni l’autre.
— Donc demi-ouverture possible. Me suis-je éloignée de toi, ai-je enlevé tes mains de mon ventre ?
— Ni l’un ni l’autre.
— Donc demi-ouverture confirmée. T’ai-je demandé de ne ...