Natrant
Datte: 04/09/2018,
Catégories:
fh,
jeunes,
bain,
Oral
nopéné,
aventure,
fantastiqu,
Auteur: Lise-Elise, Source: Revebebe
... Fyrag à sa suite. Le garçon commençait à trouver qu’elle en faisait trop, quand une sensation le glaça. Sans comprendre comment, il était certain qu’un danger les attendait. Thyris passait déjà la porte, et il n’eut d’autre choix que de la rejoindre.
À l’intérieur, on se serait davantage cru dans un jardin que dans une bibliothèque. Des fontaines bruissaient, quelques oiseaux siffleurs volaient d’un escalier à l’autre. Thyris, toujours chaloupant, se dirigea vers la prêtresse dirigeuse, la tête légèrement baissée pour attirer le regard sur ses seins. Un groupe d’étudiantes traversa le hall, pépiant et papiatant. La sensation de danger se fit plus grande encore, et Fyrag comprit soudain ce qui n’allait pas : Thyris n’avait pas de chaussures. Elle était vêtue en noble mais elle allait nu-pied. Si quelqu’un s’en rendait compte, alors, sans nul doute, on chercherait à les arrêter.
Il rejoignit Thyris, qui le désignait vaguement de la main :
— …C’est mon porte-torche. J’ai besoin de lui, naturellement, mais je veillerais à ce qu’il ne souille rien par sa présence.
Fyrag baissa la tête et rougit, ce qui était exactement ce qu’on attendait de lui. Il fulminait mais n’en laissa rien voir. La prêtresse leur indiqua un escalier, qu’ils gravirent.
— Pourquoi faut-il que tu sois aussi méprisante ?
— Parce que c’est ce qu’elles attendent. Elles ont toute leur vie lu des textes saints où il n’est question que d’hommes brutaux et sans finesse. Dans ces conditions, il faut se ...
... garder des hommes, ou les utiliser.
Fyrag resta un moment sans rien dire, puis il reprit son questionnement :
— Mais toi aussi, tu as été bercée par ces textes-là. Alors comment se fait-il que tu ne réagisses pas comme elles ?
— J’étais curieuse. J’écoutais les paroles des chansons profanes, je lisais les récits de voyageurs et les carnets de pantomime. Et je voyais bien que ça ne cadrait pas tout à fait. J’ai appris à cacher mon opinion, et j’ai même réussi à étudier les textes d’Hedion.
— Et alors ?
— Il n’y est question que de femmes menteuses et sans cœur. La déesse Mysalis en prend pour son grade, je te prie de me croire.
— Et pourtant tu voulais rester vestale de Dyanar ?
— C’est un grand honneur ! Et puis, j’ai été formée pour ça depuis ma plus tendre enfance. Ce n’est pas un choix, c’est une destinée.
— Tu aurais pu vivre toute ta vie pour un mensonge.
— Un mensonge ? Quel mensonge ? Pas plus le nôtre que le leur. Nous méprisons les hommes ? Ils asservissent les femmes, pour se garantir de leur duplicité.
Thyris haletait, mais il était difficile de savoir si c’était l’indignation ou la longue ascension qui lui coupait ainsi le souffle. Fyrag, calme en apparence, reprit :
— Il n’y a pas deux voies, Thyris. Les gens du peuple qui vénèrent Atilbis ont peut-être plus de bon sens que vous.
— Les prêtres d’Atilbis n’ont pas de temple.
— Ils ont des autels dans tous les lieux où l’on s’efforce de vivre sans conflit.
— Atilbis est un dieu sans livre. Je ...