Me abbandono a te - Histoires de Sexe

Me abbandono a te

... passe son temps à rédiger un dictionnaire sur l’origine des expressions cocasses de la langue française, tu peux imaginer que « la misère » ou « la petite vérole » et « le bas clergé breton », oui, je connais ! Et pas mal d’autres encore.
— Professeur émérite ! À l’université ? Ici ? Mais alors, il dut connaître mon père : le recteur bigleux.
— Oh, t’as pas honte de l’appeler comme ça ! Monsieur le très distingué Recteur Vègleux ! Bon, j’avoue, c’est vrai, mon père, lui, l’appelait « le Comte », avec des ajouts plus ou moins salés quand il était vénère.

J’imagine assez facilement les qualificatifs utilisés. Faut dire que mon paternel n’était pas du genre commode !

— Tu m’étonnes ! Pas facile l’ancien. Et je vais te dire, si ton père t’a farci le ciboulot avec ses maximes rigolotes, le mien était un obsédé des synonymes. Si je n’utilisais le mot exact par rapport au contexte, il me fallait énumérer un maximum de synonymes jusqu’à trouver le terme parfaitement adéquat. Côté vocabulaire, du coup, je suis imbattable. Et pour la grammaire également. Imparfait du subjonctif, futur antérieur et tout le toutime. À sa décharge, je reconnais que, finalement, je lui suis reconnaissant de savoir bien causer « korrek la France » !
— Au fait, il était vraiment comte ton paternel ? Et du coup, toi aussi tu te retrouves comte ? C’est un titre héréditaire non ?
—Oh yes, my Dear, permettez-moi de me présenter : Comte Marie-Matthieu Vègleux de la Birgette, avoué-je en exécutant une ...

... élégante courbette. Pour vous servir gente Dame.
— Et si tu m’épouses, je serai comtesse alors !
— Ben oui, on y va ?
— Où ça ?
— À la mairie ! Se marier !
— T’es con toi, rétorque-t-elle en éclatant de rire !
— Oh oui, c’est vrai, tu as raison. On va attendre un peu. De toute façon, c’est fermé le dimanche. Mais bon, blague à part, j’attends toujours ta réponse : comment sefesse-t-il que tu m’aies harponné, moi, le queutard !
— Oh, c’est bon, arrête avec ce mot ! Désolée.

Clara respire un grand coup avant de répondre :

— Alors donc, pourquoi je t’ai harponné malgré mesa priori ? Primo… (elle fronce les sourcils en réfléchissant) deuxio et même tertio, je ne vais pas m’en cacher : j’avaisbesoin d’un p’tit coup dans la caisse, comme tu disais tout à l’heure. Tony, mon compagnon, et moi avons rompu il y a un mois et demi. Enfin, c’est surtout moi qui ai rompu ! Ce qui ne s’est pas passé sans mal et ne signifie en rien que ce soit plus facile à encaisser que dans ton cas. Mais bon, glissons… Et donc, je dois reconnaître que l’abstinence, merci, ça va cinq minutes, mais faut pas pousser. Alors oui, je l’avoue, hier soir, je voulais juste m’envoyer en l’air. Et pour le coup, autant le faire avec un mec qui me branche physiquement…

Clara marque un temps d’arrêt, se lève en se frottant le postérieur, ce qui me permet d’entrevoir sa petite culotte blanche. Spectacle toujours délicieux !

— Tu nous refais des cafés ? Et, si tu veux bien, on passe au salon, ton banc est ...