Me abbandono a te - Histoires de Sexe

Me abbandono a te

... refermer justement ta parenthèse, je crains les courants d’air, explique-t-elle en se caressant légèrement le vallon d’entre-monts (en se gardant bien de resserrer les pans de sa chemise). Dis-moi, reprend-elle, Claire te faisait ce petitcadeauparfois ?

Je suis un peu gêné de répondre. Tant qu’il s’agit de moi, no problemo, je n’ai rien à cacher, rien àluicacher, mais divulguer les petites folies de Claire m’embarrasse. Je m’en tire plus ou moins par une pirouette, en généralisant.

— Euh… d’autres surtout précédemment. C’est arrivé quand on sortait au resto, en boîtes, en clubs, chez des amis même parfois. Mais avec des robes tout de même moins affolantes que celle dont je parlais plus tôt.
— Pep-pep ! Temps mort demandé, s’exclame la belle en mimant le geste des mains en T des entraîneurs de basket. Explication SVP Votre Honneur : tu viens dire « en boîtes, en clubs ». Quelle différence ? Parlais-tu par hasard de clubs…
— Coquins. Oui, c’est arrivé, avoué-je, agacé de m’être piégé moi-même.
— OK, je note, précise Clara avec un sourire trouble. Pour en revenir au queutard… Un soir, je t’ai vu partir avec une bombasse et sa copine moche. Tu les as baisées toutes les deux ? C’était bien ?

Je suis un peu surpris que Clara parle ainsi, sans détour. Elle aurait pu biaiser pour éviter « baisées » ! Mais, bon, on va dire qu’elle s’est mise à mon diapason…

— Une bombasse et sa copine moche ! Tu n’es pas du genre à faire des cadeaux toi ! C’est ça la solidarité ...

... féminine ? D’abord, elle n’était pas si moche que ça la copine. Et pour tout dire, la bombasse comme tu dis, elle s’est comportée en… bombasse : « Je suis jolie et je le sais, je m’offre à toi, je t’ouvre mes cuisses, alors profite du cadeau, mais n’en demande pas plus ». Excuse-moi Clara, mais franchement, là, autant baiser un bout de bois. La « moche », elle, s’est révélée beaucoup plus entreprenante et agréable. Mais bon, dans l’ensemble, ça n’a pas été le nirvana ! Ni avec elles, ni avec aucune autre d’ailleurs jusqu’… ici.

Couillon, indécrottable crétin ! Je n’ai pas osé. J’aurais pu, j’auraisdû dire « jusqu’à cette nuit » ou « jusqu’à toi », mais j’ai calé. Bêtement. Lamentablement. Supra connement ! Toutefois, j’ai l’impression que Clara n’est pas dupe, qu’elle a bien relevé mon hésitation sur la fin de ma phrase. Son petit sourire et ses yeux étrécis paraissent se moquer gentiment de ma timidité. Je décide de garder la main avant qu’elle ne me mette dans l’embarras.

— À mon tour de poser une question : puisque tu me prenais pour un queutard (elle secoue la tête d’un air de dire « oui, bon ça va, oublie un peu monqueutard »), tu peux me dire pourquoi, hier soir, tu m’es tombé dessus comme la petite vérole sur…
— Sur le bas clergé breton !
— Oh, tu connais cette expression ? Elle n’est pourtant pas top dans l’mouv’!

Clara prend un air exagérément condescendant :

— Mon pauvre ami, lâche-t-elle avec emphase ! Avec un papa professeur émérite qui, depuis sa retraite, ...