Les Gibets de Savannah - Histoires de Sexe

Les Gibets de Savannah

... qu’au travers des cartes et des atlas.

— Ne rêvez pas, duchesse : je ne vous débarquerai pas là-bas.
— Les gibets de Savannah, vous connaissez ?

Savannah n’est qu’un petit bled situé sur la rivière qui porte le même blaze. Problème, tout ce coin est sous domination britannique et, d’après ce qu’en dit la rumeur, l’on aime bien y faire sécher le linge, surtout s’il appartient à un pirate ou à un Français… L’ennui étant qu’ils oublient souvent de sortir le bonhomme de ses fringues avant de le pendre à une corde. Bref, j’ai pas envie d’aller y traîner mes guêtres.

— Mais la Louisiane appartient à notre bon roi !
— C’est ça ! Et vous irez expliquer ça aux Angliches quand ils lanceront l’abordage ! Je vous débarque où vous voulez, mais pas là-bas ! Et après, vous vous démerderez !
— Dans ce cas, j’ai peut-être une idée…

— --ooo0ooo---

Les jours s’écoulent sous un ciel de plus en plus bleu, les peaux prennent de jolies couleurs… La duchesse semble s’être adaptée, elle s’efforce de se mêler à l’équipage et de donner le coup de main à l’occasion même si, évidemment, elle n’y parvient pas toujours… Mais elle a une arme secrète qu’elle vient elle-même de découvrir : il n’y a pas de connerie qui ne puisse être excusée contre une bonne pipe. À tel point que je la soupçonne des fois de se foirer juste pour avoir l’occasion de pomper un dard ou deux.

Pour Julia, c’est beaucoup plus simple… C’en est à se demander si notre servante n’était pas plutôt soubrette dans ...

... une vie antérieure ! J’en parle d’ailleurs à Adélaïde.

— Cette fille me fait presque penser à une blonde que je connais… Un canon avec des cheveux jusqu’aux genoux et qui baise comme une déesse… Tu vois de qui je veux parler ?
— J’ai une petite idée, je crois… Et je me permets de te rappeler que si je t’appartiens, la réciproque n’est pas vraie, tu as le doit de baiser qui tu veux.
— Je sais, mais pour le moment, tu me suffis…

En vérité, j’ai quasiment les couilles comme des raisins secs. Je crois que même si je le voulais, je ne parviendrais pas à fourrer une autre nénette.

— Et c’est quoi son idée ?
— Je t’expliquerai plus tard, c’est plutôt tordu, mais ça pourrait marcher… Il y a un gros paquet de flouze à se faire, en tout cas.
— Comme tu veux… En attendant, Julia m’a donné ça. C’était dans les affaires de la duchesse.

L’objet, cylindrique, fait grosso modo la largeur d’une main sur un peu moins d’un pouce de diamètre. Arrondi à chaque extrémité, il est muni d’une clé qui ressemble beaucoup à celle d’une de ces pendules qui ornent les cheminées des friqués.

— C’est mécanique ?
— Un peu, mon neveu… Tu veux voir comment ça marche ?

Trois tours de clé, et l’engin se met alors à vibrer… Plus fort, il semble s’allonger à une extrémité pendant que l’autre s’évase avant de reprendre sa taille initiale et de s’allonger de nouveau.

— Et à quoi ça sert, ce truc ?
— Attends, je ne sais pas si ce bidule est comme celui que j’avais déjà vu, mais il devrait ...