1. Les Gibets de Savannah


    Datte: 17/02/2023, Catégories: h, fh, fbi, rousseurs, BDSM / Fétichisme historique, délire, Humour aventure, historiqu, Auteur: Someone Else, Source: Revebebe

    ... mauvais état, mais plutôt crade comme en témoigne ce pageot dans lequel un clébard n’y foutrait pas ses puces. De toute façon, ça doit être assez poilant d’essayer de roupiller là-dedans quand tu te prends un coup de tabac l Par contre, il y a quelques bouquins de navigation et les cartes marines m’ont tout l’air d’être à jour.
    
    Sur le pont, je recroise Lepainsec.
    
    — Alors ? Ton verdict ?
    — À part que c’est pas mal dégueulasse et que les focs sont complètement nazes, on peut dire qu’on a déjà largement vu pire. Même la mâture et les bouts ne foutent pas le traczir.
    — Reste plus qu’à se dégoter des toiles, alors ?
    — Même pas, y en a un autre jeu dans la cale. Et tu sais quoi, les sabords ne sont pas uniquement là que pour démouler un cake !
    — Quoi ? Y a des canons là-dessous ?
    — Un peu mon père ! Y en a six, en bon état, et y a même de la poudre, des boulets …
    
    Je me retiens de lui dire que des boulets, ce n’est pas ce qui manque à bord…
    
    — …en plus de tout un arsenal en bas, despistolets, des mousquets et… enfin, t’iras voir, ce sera plus simple.
    — T’as raison, je vais aller jeter un œil… En attendant, dis aux hommes de nettoyer la cambuse. Pour le reste, ça attendra. Moi, je m’en vais à l’arsenal…
    
    En fait, le coup de poudre à canon qui n’est en fait que de la poudre aux yeux, ça se serait déjà vu. Je préfère assurer mes arrières et éviter les coups pourris.
    
    — … et si t’as cinq minutes, balance donc le pucier de ma turne à la baille, j’en ramènerai un ...
    ... autre. À toute.
    
    Quand je me radine, deux heures plus tard, la moitié des carrioles ont disparu.
    
    — On n’a pas touché à ta turne, on sait que t’aimes pas ça…
    
    Comme tout bon capitaine qui se respecte, je sais être exigeant avec mes hommes lorsque les circonstances l’exigent, mais le reste du temps, je pars du principe qu’ils savent exactement ce qu’ils ont à faire et qu’il est inutile de leur péter les burnes. Ça et jamais assez de rhum pour se prendre une murge, ça évite les embrouilles qui ont vite fait de te pourrir la vie à bord et de finir tous à la baille comme des cons.
    
    Et c’est donc alors que j’ai le balai à la main que Cassius vient me voir. Il s’adresse à moi avec cet accent qui fleure bon son Afrique natale.
    
    — Je peux te parler un moment, capitaine ?
    — Ben, vas-y, qu’est-ce que tu crois que tu fais en ce moment !
    — C’est au sujet de ce barlu…
    — Quoi ? Y’a un truc qui cloche ?
    — Oui et non, il est plutôt bien… Mais il est prévu pour être manœuvré par un équipage de trente hommes au minimum et nous ne sommes qu’une vingtaine…
    — Bah, on sera un peu moins souvent à toute berzingue et on fera avec…
    
    Il hausse les épaules.
    
    — Oui, t’as raison… De toute façon, avec tout ce que j’ai connu, il ne peut plus rien m’arriver de pire, poursuit-il, fataliste.
    
    En même temps, je connais son histoire : en dehors de la mienne, la seule autre expérience qu’il eut avec la marine était celle qu’on lui a fait subir à fond de cale sur un navire négrier. Il a vu comment ...
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