Douce descente aux enfers (6) - Histoires de Sexe

Douce descente aux enfers (6)

... hurle.

— Qu’est-ce que tu es bon !

Je n’arrête pas de crier. Soudain, un brusque ralentissement du train le projette plus en avant en moi. Je me mets à hoqueter, submergée par le plaisir. Le train réaccélère aussi brutalement qu’il avait freiné. Je me recolle à lui en coups de reins avides. Il a attrapé mes nichons à pleines mains. Nous reprenons notre va-et-vient forcené. Le train ralentit de nouveau, il entre en gare. Lents claquements des rails sous les roues, sifflements. Arrêt. Un quai de gare illuminé, quelques voyageurs courant. Il tend la main vers l’interrupteur et éteint. Trop tard. Dehors, un grand brun nous a vus et se hisse sur la pointe des pieds, le visage au ras de la vitre. Ahuri. Un lampadaire du quai éclaire le compartiment.

— Laisse, je dis. C’est bon d’être regardée.

Le train repart.

— Tu t’appelles comment ?

— Georges.

— Va baisser le rideau, Georges. On va s’amuser un peu tous les deux. Seuls tous les deux.

— Je croyais que tu aimais être vue.

— Ça dépend des moments.

Je creuse mes reins pour atteindre l’interrupteur du plafonnier et le presse. La lumière inonde le compartiment.

— Comme ça, tu pourras me voir.

Agenouillée sur ma couchette, je commence à me déshabiller.

— Mesdames messieurs, nous commençons notre descente vers l’aéroport Marco Polo Venise. Nous vous invitons à regagner votre siège, et à vous assurer que vos bagages à main sont rangés dans les coffres, ou sous le siège devant vous. Les portes et issues doivent rester dégagées de tous bagages. Vous pouvez rejoindre Venise :

— par la terre : immédiatement à la sortie, vous trouverez des taxis et les arrêts de bus ACTV et ATVO.

— par l’eau : en étant au 1e étage, vous pouvez rejoindre le port d’où partent les bateaux taxis et les vaporetti.

Je me réveille brusquement. Ce n’est pas Antoine que je rejoins pour un week-end en amoureux, mais mon mari. Mais ça, c’est une autre histoire.