Douce descente aux enfers (6)
Datte: 22/01/2023,
Catégories:
Hétéro
Auteur: Poivreetsel, Source: Xstory
La jupe droite, très serrée malgré son pli creux ménagé sur le devant, se tend alternativement sur chaque cuisseau rythme de ma marche.
Dessous, les jambes vont et viennent, mollets et chevilles dans un collant très fin. Les talons aiguille des escarpins claquent contre le sol. Je marche vite au milieu de la foule sur le quai de la gare.
Le regard loin devant moi, l’air légèrement méprisant, j’avance avec l’assurance de celles qui savent qu’on leur cédera toujours le passage.
Pour mieux me regarder. Et pour laisser l’imagination courir sur ma silhouette...
D’ailleurs, depuis que je me suis dégagée, d’un air excédé, des maladroits agglutinés autour des machines à composter, je n’ai jamais eu à ralentir le pas. Dans la foule en jeans, chemisettes et tee-shirts, ma tenue fait l’effet d’une vision incongrue et ahurissante.
Un collier de perles à trois rangs brille dans l’échancrure de ma veste de tailleur, portée à même la peau et laissant deviner le départ d’une combinaison rose pâle, finement brodée. Je remonte mon sac contre mon buste d’un geste machinal, faisant un peu trembler la chair très blanche de mes seins.
Dans la masse de voyageurs en partance, il y en a sûrement déjà plus d’une dizaine qui rêve de se jeter sur moi pour me violer, renversée sur les sacs en toile de jute des chariots de la Postale. Au fur et à mesure que j’avance, je joue, avec mes airs de ne pas y toucher, à provoquer les hommes autour de moi. J’accélère le pas. Dansante, la ...
... poitrine sautant sous le mince lainage de ma veste. Quand j’avance une jambe, la jupe hypertendue dessine aussitôt un triangle d’ombre entre les aines. Furieusement évocateur d’un autre triangle, de toison celui-là, qui coexiste sous le tissu avec celui dessiné. Puis l’autre jambe avance. Un nouveau triangle d’ombre se dessine.
Je salue le contrôleur, en lui tendant mon billet et ma réservation. Je le vois troublé.
— Un problème ?
Le contrôleur agite son stylo bille.
— Absolument pas, fait-il avec effort, tout est normal. Voiture 16, single 11 tout est en règle.
— On filtre la clientèle, maintenant ?
Il sourit.
— On a des ordres, vous comprenez.
Mon escarpin sur le marchepied, je vois le contrôleur lutter pour ne pas chavirer : un peu plus haut que l’escarpin, une cheville incroyablement cambrée précède un mollet à la fois dur et doux qui gonfle la trame du collant de nylon. Puis le genou, juste avant la jupe... Je m’amuse de son intérêt.
— Madame, murmure-t-il, laissez-moi vous aider.
Il avance le bras. Je m’y appuie pour me hisser jusqu’à la plate-forme.
— Merci.
Le Train vient de démarrer. Enfin seule dans mon compartiment couchette, le plus dur reste à faire. Le but de ce voyage est de rejoindre pour le week-end Antoine. C’est lui qui a organisé le voyage rendu possible par le déplacement de mon mari, choisi ma tenue, et exigé selon ses mots après le dîner pris au wagon-restaurant de me taper dans mon single un voyageur levé pendant le ...