L'apprentissage
Datte: 30/08/2018,
Catégories:
ff,
cadeau,
école,
cérébral,
init,
confession,
prememois,
Auteur: Jane Does, Source: Revebebe
... me rendre coupable de temps à autre. J’ai toujours eu l’intime conviction que les virements mensuels qui alimentaient leur comptabilité précieuse avaient sans doute gommé ces péchés véniels. Le certificat d’études n’avait été, dans ces conditions très favorables, qu’une simple formalité.
Puis, évidemment pour nous les filles, les directions qui s’imposaient tendaient toutes à faire de nous des fées du logis. Ces beaux messieurs se devaient toujours d’être servis, tels de véritables princes. Finalement, cette éducation ne m’avait nullement traumatisée et l’ambiance délétère de la maison se trouvait compensée par la promiscuité avec d’autres jeunes filles, loties d’une identique façon. Ces études-là, au fil des mois, ceux-ci à la chaîne, devenant des années, des amitiés indéfectibles se forgèrent pour mon plus grand plaisir. Celui aussi de ces rencontres de dortoirs où nos premiers émois se vécurent entre jeunettes, sensiblement toutes du même âge.
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Ce fut donc au retour d’une longue période de vacances que ma condition de femme se trouva révélée d’une éclatante manière. Quelques mois au bord de l’océan Atlantique dans une petite station balnéaire où certains regards se posaient sur moi avaient déjà largement contribué à me faire savoir que ce qui poussait sur mon torse alimentait bien des envies. Lesquelles ? Je n’aurais su les dire et encore moins les décrire, mais ces pièges à prunelles qui enflaient mon corsage semblaient avoir bien plus d’importance ...
... que les traits de mon visage. Donc ces juillet et août où en compagnie de ma mère nous arpentions les rues de Saint-Gilles en Vendée avaient vu quelques transformations morphologiques significatives de mon corps.
Quelques poils, que je jugeais disgracieux, s’étaient invités à cet endroit qui m’avait privé des sentiments d’un papa qui se gardait bien de nous rejoindre lors de nos séjours océaniques. Puis un matin, une horrible tache de sang m’expédiait au rang suprême de femme accomplie, laissant sur les lèvres de Clothilde un sourire indéfinissable. Elle s’engageait alors dans un monologue difficilement compréhensible par la jeune fille que j’étais. C’était l’année de mes seize ans… et avec ce sang séché, s’envolaient mes insouciances primaires.
De ce charabia féminin, dont ma mère, m’avait abreuvé, je n’avais retenu qu’une seule chose, ce flux impie reviendrait chaque mois d’une longue féminité qui s’annonçait pour moi. Donc septembre me trouva en plein désarroi, accentué plus encore par le fait que lors de la rentrée à l’internat, une nouvelle compagne de chambre m’était promise. Que de changements ! Ceux-là, réalisés en si peu de semaines, ne pouvaient que perturber mon jeune esprit. Je n’avais d’autres choix que rester à cette place que le monde arrangeait aux femmes en ce début de siècle tout neuf.
Elle avait onze mois de plus que moi, deux nattes pour domestiquer une chevelure dont la couleur s’apparentait à celle de la ficelle. Derrière de grands carreaux censés ...