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Mirliton
Datte: 13/12/2022, Catégories: fh, ffh, couple, prost, dispute, reconcil, exercice, Humour poésie, contes, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... perdre la tête Voici que j’en oublie celui de ce brave homme Qui pour une fille aux mœurs malhonnêtes Faillit perdre la sienne en somme Cette jeune catin était gracieuse Elle n’était pas alors mauvaise fille C’était son métier que d’être vicieuse Pas un choix que de mener mauvaise vie L’homme la vit, la connut, en perdit la raison Il s’étourdit du parfum de sa fleur Il butina ses jolis tétons Elle en fit son miel, il en eut du bonheur On eut beau l’en décourager, crier au fou Il voulut bientôt la prendre pour épouse Et un bien beau jour du mois d’août À son joli doigt, il enfila la bagouse Il la soignait comme une princesse La parait des plus beaux habits Impatient de les lui ôter la nuit Pour mieux déchaîner la tigresse En société, l’épousée faisait illusion Quelle grâce, quelle beauté disait-on Voilà un homme comblé par la fortune, Et celle-ci se comptait à plus d’une lune Tout alla bien tant qu’elle se tint coite Mais dès qu’enhardie elle ouvrit la bouche On remit le bel oiseau dans sa boîte Elle jurait tant de merde ! qu’affluaient les mouches L’homme était meurtri, elle en fut mortifiée Il se promit de l’aider, en faire une élégante Et pour qu’elle fasse mieux chanter l’alphabet On manda une habile et noble gouvernante Après six mois de ce patient dressage Sa conversation devint des plus sages C’est un vrai triomphe, dit la douairière Le couronnement de ma ...
... carrière Pas même à la cour, et de tout âge On n’entendit si joli babillage L’homme fit des sauts de joie au plafond Déboucha quelques bruts de Champagne Hélas ce que de brut avait perdu sa compagne Elle l’avait plus que gagné en prétention Quand il voulut la prendre au lit En lui faisant des compliments polissons La sotte poussa de grands cris La lionne ne voulait plus du lion Voyons, mon ami, vous voilà bien hardi Est-ce là le langage que l’on tient à sa mie ? Puisque vous m’avez bien fâchée Je tiendrai toutes mes portes closes Et celle de ma chambre verrouillée J’en ai perdu tout goût à la chose Pour me plaire vous n’êtes plus assez poli Allez ailleurs parfaire votre éducation Sans plus de procès, elle prit congé de lui Offrant aussitôt des vacances à son con La belle l’avait éconduit sans promettre l’abstinence Bientôt un certain marquis voulut tenter sa chance Il parla si bien, avec tant de distinction Qu’elle se laissa chatouiller au-delà du menton Le cocu en fut bien marri Dès que se vérifia la réciproque La trouvant couchée sous le marquis Quand il comptait la mettre en cloque On lui dit de la battre, on lui conseilla vengeance Mais de tout cela le mari n’avait cure Puisque j’eus le tort de lui inculquer l’élégance Grand bien lui fasse, si telle est sa nature Foin de longs procès, de constats d’adultère Notre homme était sage, plutôt que de se morfondre Il embarqua sans délai ...