1. Mirliton


    Datte: 13/12/2022, Catégories: fh, ffh, couple, prost, dispute, reconcil, exercice, Humour poésie, contes, Auteur: Amarcord, Source: Revebebe

    Que faire quand on a trois heures à tuer
    
    Et que l’on n’aime pas trop regarder la TV ?
    
    Parfois on lit un bon livre, on dérive sur la toile
    
    Ou bien l’on se contente de compter les étoiles
    
    Tôt ou tard on s’endort, dans le ciel elles abondent
    
    Parfois on prend la plume, et elle vagabonde
    
    Voici peu, je lisais ici même une sombre histoire
    
    D’amour trahi, de coucheries et bientôt de vengeance
    
    C’était assez cher payé pour de tels déboires
    
    Qui fait couler tant de larmes est à mes yeux une engeance
    
    Ce n’était à vrai dire pas mal écrit,
    
    Sur la forme il n’y aurait eu rien à dire
    
    Pourquoi donc une note sévère ai-je alors mis ?
    
    Si le fond me gênait, j’aurais dû m’abstenir
    
    Mon humeur ne visait pas tant l’auteur de la séquence
    
    Qu’il ne faut pas confondre avec son personnage
    
    J’eus certes préféré moins de complaisance
    
    Qu’on fût aussi rude pour le cocu que pour l’épouse volage
    
    Ce qui je l’avoue me gêna en l’occurrence
    
    C’est le concert des vivats parcourant l’assistance
    
    De la haine des foules j’ai horreur, c’est inné
    
    Que dire quand elle vise une femme, fût-ce de papier
    
    Ce n’était donc pas encore assez de l’humilier
    
    Il fallut encore que la punition soit publique
    
    On applaudit les coups on hurle c’est bien fait
    
    Comme on clamerait Vive la République !
    
    C’est donc en souriant que j’ai aussitôt écrit
    
    Un petit plaidoyer pour la femme adultère
    
    Comme l’oncle Georges s’était abasourdi
    
    Qu’imprudemment on lui jetât la ...
    ... pierre
    
    N’étant pas comme lui pour la chanson doué
    
    Je tente la fable, surpris par ma propre audace
    
    N’allez pas de trop près inspecter ses pieds
    
    Ils ne sont pas toujours des plus propres hélas
    
    Trois heures à peine de mon temps
    
    Ne me feront pas rival d’Ésope
    
    Mais voilà qui devrait être suffisant
    
    Pour défendre les prétendues salopes.
    
    ~~oOo~~
    
    Il fut autrefois un aimable gentilhomme
    
    Qui s’éprit d’une fleur de trottoir
    
    Des trottoirs, il y en avait pourtant bien peu au royaume de France
    
    Ils apparaissaient à peine, on marchait alors sans assurance
    
    On pataugeait plus souvent dans le ruisseau
    
    On s’y salissait l’habit, on y ruinait son trousseau
    
    Pour aller sans confort effeuiller la marguerite
    
    Il fallait vraiment que le désir vous habite
    
    De soulager la vôtre sans détour
    
    En maculant sur le trajet vos plus beaux atours
    
    C’était alors le temps du roi Louis
    
    Le seizième et non le débonnaire
    
    Si j’use pour le décrire d’une formule raccourcie
    
    Et disons-le fort peu protocolaire
    
    C’est que raccourci il le fut aussi
    
    Il eut sans doute fait un serrurier honnête
    
    Mais un roi, certes non, il était bien trop bête
    
    Malhabile il était, et en toutes matières
    
    Ignare c’est certain dans l’œuvre de chair
    
    Il lui fallut du temps pour avoir descendance
    
    Faute d’avoir compris où verser sa semence
    
    À quoi bon de Toinette frictionner la fourrure
    
    Si l’on ne mettait pas la clef dans la serrure ?
    
    Mais le destin de ce roi me fait ...
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