1. La Solitude d'Anastasie Beaubois (1)


    Datte: 12/12/2022, Catégories: Hétéro Auteur: Count Zero, Source: Xstory

    ... Madame Beaubois. Si vous voulez tout savoir, le goût du vin m’indiffère, car je n’en bois jamais, et je n’y connais rien.
    
    Elle pouffa de rire.
    
    — J’ai pris cette bouteille dans la cave de mon mari. Il est très cher et très précieux. Et vous savez quoi ? On est là, tous les deux, à le boire alors que vous n’aimez même pas ça, et que je ne sais pas faire la différence entre un beaujolais et du vin de messe.
    
    Elle rit de plus belle.
    
    — C’est comme donner de la confiture à des cochons, de la confiture à mille balles la bouteille.
    
    — Mille balles ? Tant que ça ? Il risque de ne pas apprécier ça...
    
    — C’est le but recherché. Il a bien fait d’aller garer sa putain de bagnole ailleurs, sinon je crois que j’aurais eu un petit accident avec, le genre qui laisse des rayures partout, et qui nique le châssis pour toujours. Croyez-moi, il s’en tire bien le salaud.
    
    — Hum, d’accord.
    
    Merde,se dit Basile, Que répondre à ça ?
    
    Mais Basile n’eut pas à rebondir sur tout ça, car Madame Beaubois continua :
    
    — Mes filles ne sont pas là. Elles sont parties en vacances pour la semaine. J’imagine que le spectacle de leur mère qui se bourre la gueule auChâteau Margaux était au-delà de ce qu’elles voulaient bien supporter.
    
    Elle eut un regard triste qui se perdit un instant dans le vide.
    
    — Leur père a dû leur dire que j’étais une mère indigne.
    
    — Je ne connais pas Monsieur Beaubois, Madame. Je ne l’ai jamais rencontré.
    
    — Par pitié... souffla-t-elle. Pas deMadamece soir. ...
    ... Appelez-moi par mon prénom...
    
    — Très bien, je vais essayer.
    
    — A la bonne heure, et pour le fait que vous n’ayez jamais rencontréMonsieur Beaubois... croyez-moi, il ne vous plairait pas.
    
    — Et qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
    
    Elle but encore une longue gorgée de vin.
    
    — C’est un homme mesquin... Tout le contraire de vous.
    
    Basile lui jeta un regard incrédule.
    
    — Essayez-vous de me flatterAnastasie ?
    
    — Peut-être. Seriez-vous réceptif à mes avances, si c’était le cas ?
    
    Basile n’en croyait pas ses oreilles. Madame Beaubois lut en lui comme dans un livre. Etait-elle meilleure psychologue que lui ? C’était certain.
    
    — Ne faites pas la vierge effarouchée, Basile. Pourquoi seriez-vous entré, si vous n’aviez pas une petite idée derrière la tête ?
    
    — Quelle idée, Anastasie ?
    
    — Désolé pour l’apprenti psychologue qui sommeille en vous, mais le fait est que je n’ai pas envie de jouer à ce petit jeu. Vous et moi, on sait comment tout cela va se terminer.
    
    Basile n’était pas sûr d’avoir eu consciemment cette idée en tête au moment de passer la porte de la maison ce soir-là. Cette idée pouvait avoir germé dans sa tête, dans le terreau fertile de son inconscient, sans jamais avoir dépassé le stade de fantasme refoulé. Peut-être la désirait-il depuis le jour où il l’avait vue pour la première fois. Malgré toutes ses interrogations, Basile était sûr d’une chose : en cet instant précis trouvait la femme qu’il avait en face de lui plus désirable que jamais.
    
    — Je ...
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