1. NSFY (Not Safe For You) (1)


    Datte: 06/12/2022, Catégories: BDSM / Fétichisme Auteur: domindoe, Source: Xstory

    ... mon esprit et ma vision. Le lit était un délice de douceur reposante, je m’y allongeai et faillis m’endormir sur-le-champ tant par la fatigue de la randonnée que par l’invitation à s’alanguir que son matelas en laine procurait. Il n’y avait aucune source de bruit, la chambre n’avait pas de TV ni radio ni réveil, aucune connexion internet, pas de Wi-Fi. Rien. La zone était aussi blanche que me l’avait suggéré mon GPS et dépeinte le patron. Aussi blanche que la chaux qui recouvrait les murs nus de la chambre. Le silence était absolu, tout juste distinguais-je, à grand-peine, en forçant l’oreille, une bûche craquant dans le foyer, en bas... et encore peut-être mon imagination me chuchotait-elle quelque bruit rassurant, ou bien une lame du plancher qui grinçait pour distraire le silence de ce long ennui.
    
    J’ouvris la fenêtre. Pas un chant d’oiseau. Seul le mugissement du vent dans les branches et le bruissement de leurs feuilles éperdues. Régulier, fort et violent, dominant le tumulte et semblant faire taire les lamentations du feuillage, un claquement, sec. Puis en écho, ce mugissement, langoureux et plaintif, accompagné du bruissement des feuilles toujours affolées, se démenant pour s’arracher des entraves les enchaînant aux branches jusqu’à l’automne. À nouveau, un claquement sec, le mugissement plaintif et le bruissement des feuilles sous le vent.
    
    Hypnotisé par ce cycle continuel, je n’entendis pas l’aubergiste m’appeler.
    
    Une jeune femme rousse – je lui donnais ...
    ... dans les vingt-cinq ans – se tenait sur le pas de la porte lorsque je me retournai. Je crus que le patron avait oublié de me parler de sa fille, mais c’était bien son épouse qui se tenait en face de moi.
    
    — Si vous voulez bien vous joindre à nous, le repas est prêt, me dit-elle en souriant. Vous n’entendiez pas, je me suis permis de monter et de frapper, comme vous ne répondiez pas, j’ai ouvert. J’espère que vous ne m’en voulez pas ?
    
    — Euh, hé bien, euh... non, bien sûr que non.
    
    J’étais un peu perdu. Je mis quelques secondes à remettre mes idées en phase avec ce que je voyais. Pour remplir les blancs que je laissais, elle se présenta comme Ludmilla, mariée à l’aubergiste Jérôme depuis dix ans – ce qui bouleversait mes théories sur son âge. Elle ne m’en apprit pas plus sur son état civil, ni si j’avais bien estimé l’âge de son mari. Je sus qu’ils avaient ouvert cette auberge six ans auparavant... et nous étions arrivés à la salle à manger. L’aubergiste nous attendait.
    
    Jérôme était le mari de Ludmilla, mais se comportait en maître d’hôtel.
    
    Tirant les chaises de sous la table, il nous invita, Ludmilla et moi, à nous installer côte à côte tandis qu’il prendrait place en face de moi. Il me servit copieusement un apéritif cocktail dont j’ignorais tout, une spécialité du pays dont je devais lui dire des nouvelles, une sorte de Gémépy, Gépény, je ne sais plus. Il y avait un ingrédient, peut-être plus, que je ne reconnus pas en plus de la vanille, du rhum, du vin blanc ; ...
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