L'artiste peintre et son modèle - Histoires de Sexe

L'artiste peintre et son modèle

... le modèle découvrit son image avec stupéfaction. C’était elle, assurément, dans ses moindres détails anatomiques, elle ne pouvait le nier. L’artiste avait le pinceau réaliste. Mais ce qui la frappa fut son regard. C’était celui du désir, pour ne pas dire de la luxure. Le peintre avait traduit son envie de bite. La sienne. Comment le public allait-il prendre ça ?

— On va me prendre pour une pute, lâcha-t-elle au peintre.
— Pourquoi une pute ? Une femme qui baise comme des milliers d’autres et comme celle qui a posé pour Manet.
— Eh, ça me fait une belle jambe !
— Justement, ton corps est superbe et c’est ce qu’on verra en premier. Tu vas faire des jalouses. Et des envieux chez les hommes.

Mylène demeura songeuse. De toute façon, ce qui était fait était fait et elle n’allait pas demander au peintre d’effacer le tableau. Elle avait pris ses responsabilités et adviendrait ce qui adviendrait. Elle se débrouillerait pour que son compagnon ne le prenne pas trop mal. Et sinon, tant pis pour lui ! Elle était une femme libre.

Quelques jours plus tard, elle retrouva Corinne dans leur salon de thé habituel.

— Alors, c’est fini, ces poses ? lui demanda la grande blonde.
— Oui, et tant mieux ! Je commençais à en avoir un peu marre. C’est curieux, mais ça finit par être épuisant.
— Et alors ? Tu es satisfaite du résultat ?
— Mitigée… Ton frère a du talent, c’est certain, mais savoir que tout le monde va me voir à ...

... poil me gêne un tantinet. Je n’avais pas pris conscience de ça. Et puis, ton frangin m’a fait un regard libidineux qui me choque moi-même.
— Il t’a baisée ?
— Petite curieuse ! C’est ça qui t’intéresse d’abord, hein ? L’œuvre, tu t’en fiches.
— Il t’a baisée, oui ou merde ?
— Bien sûr qu’il m’a baisée. Qu’est-ce que tu croyais ? Qu’on peut poser indéfiniment à poil devant un autre mec à poil sans en avoir envie ?
— Et alors ? C’était bien ?
— J’ai pris un panard pas possible. C’est le roi des baiseurs, ton frère. Pas très beau, mais une bite, ouf !(baissant la voix) il m’a même enculée…
— Ah oui, quand même ! Et vous en êtes où de vos relations ?
— Figure-toi qu’il veut encore me peindre. Mais cette fois, dans le style d’Olympia, toujours de Manet. Tu sais, cette femme, la même, nue allongée avec une femme noire à ses côtés.
— Eh ben, tu n’as pas fini de passer à la casserole, ma chère. Et peut-être même en trio si la femme noire est de la partie. Et ton mec, dans tout ça ?
— Bof ! Il s’en fout du moment que je reste avec lui. Il doit bien se douter de quelque chose, mais il respecte ma liberté et c’est tout ce que je lui demande. Bon, et toi, tes amours ?

Corinne lui raconta alors qu’elle avait entraîné une jeune voisine divorcée prénommée Célia, en manque d’homme, dans une boîte de nuit et que leur escapade s’était terminée par des galipettes à quatre dans un monospace. Mais c’est une autre histoire.