De Toit à Moi. - Histoires de Sexe

De Toit à Moi.

... Demandez des remises de pénalités. Votre bonne foi est évidente.

De toute façon, je m’en fous ! Je suis prêt à payer bien plus cher pour la revoir.

— Vous avez meilleure mine. Votre comptable vous a rassuré ?

Elle est belle. Son tailleur lui donne un air sérieux, mais son sourire éclaire son visage.

En dix minutes l’affaire est close, les pénalités annulées, le compte rendu signé.

Elle se lève.

— Eh bien, monsieur Ramu… Je vous remercie pour votre collaboration.

Elle me tend la main, mais…

— J’ai un cadeau pour vous.

Aussitôt, elle réagit.

— Merci, mais je ne peux rien accepter. C’est contraire à la déontologie.
— En réalité ce n’est pas un cadeau, mais plutôt la restitution de ce qui vous appartient.

J’ai répété des dizaines de fois ce moment, imaginant qu’elle allait refuser et cherchant le moyen qu’elle regarde tout de même.

— À moi ? Mais je n’ai rien perdu.
— Tenez, regardez.

Je lui tends un petit livre qui est en réalité un album où j’ai incorporé quelques photos. Évidemment des photos choisies et imprimées avec soin. Des photos où elle va se découvrir.

Le choc est violent. Je la vois blêmir, tourner les passages, regardant vers moi puis vers l’album comme si elle n’arrivait pas à réaliser vraiment.

Elle tombe sur son fauteuil plus qu’elle ne s’assied.

— Vous… mais… comment…

Pour cela aussi j’ai préparé une réponse :

— J’avais oublié mon téléphone sur le chantier et lorsque je suis venu le reprendre j’ai remarqué ...

... que…
— C’était vous, le couvreur ?
— Oui.
— C’est scandaleux… et en plus vous avez pris des photos…

Le regard et le ton sont tout d’indignation.

— Et à qui vous avez montré…
— Personne.
— Personne ? Je ne vous crois pas.
— Pourtant c’est la vérité.
— Vous voulez me faire chanter… Je ne comprends pas… pourquoi me le montrer maintenant, après votre accord… Il n’est pas question que je cède… À moins que vous vouliez me forcer à…
— Non, je ne veux rien. Pas de chantage pour les impôts, pas de chantage pour que vous me cédiez. Je ne suis pas ce genre d’homme. J’ai été voyeur, mais pas plus.
— Alors ?
— C’est une façon un peu particulière pour vous dire que je crois que je vous aime.

Un silence.

— M’aimer ? Vous mélangez les genres. Vous avez été perturbé par ce que vous avez vu. Vous n’aimez pas la femme qui est devant vous, mais celle dans le grenier… Ce n’est pas votre cœur, mais votre libido qui est perturbée. Oubliez-moi.
— C’est ce que je pensais avant de vous revoir. Mais maintenant je ne doute plus. Je vous aime.
— Allons ! Je pourrais être votre mère. J’ai vingt ans de plus que vous. Vous m’idéalisez… Vous me fantasmez…
— Vingt ans ! La belle affaire. Il ne manque pas de couples heureux avec de grandes différences d’âge. Je ne vous plais pas ?

Un long silence. Elle me regarde. Ce n’est plus l’inspectrice, mais la femme. Elle a perdu ce petit sourire qu’elle garde pour réconforter le contribuable.

— La question n’est pas là. Je suis mariée.
— ...