On a tous quelque chose à cacher - Histoires de Sexe

On a tous quelque chose à cacher

... j’ai suivi le même corpus d’entraînement. Elliot, ce grand vétéran noir, ne devait pas être au camp lorsque j’apprenais l’art du subterfuge, du maniement des armes, et des techniques de contre-espionnage. Il restait muet, Elliot, les yeux dans le vide. J’ai dû l’encourager à poursuivre :

— Je reviens à ma question initiale : quelle était, ou quel est encore, la nature de votre relation, avec Raïssa.

Il a braqué son regard noir sur le mien, un sourire de connivence aux lèvres, m’a scruté, puis a raillé, presque réjoui :

— Vous ne la connaissez pas, Raïssa, hein ?
— Je n’ai jamais eu l’occasion de la rencontrer, en effet…
— Je remarque que vous ne prenez pas de notes, ça signifie que cela restera entre nous, et que c’est sur « votre jugement que se basera l’avis du comité », c’est bien ça ?
— Oui.
— Vous n’avez jamais rencontré Raïssa ?
— Non.
— Parce que si vous la connaissiez, vous devineriez ce qui s’est passé ! a-t-il lâché, presque hilare.

Si je visais bien sa pomme d’Adam avec le tranchant extérieur de ma main, d’un coup sec, rapide, il étoufferait ses propos. J’ai plutôt souri, une brûlure au cœur :

— Vous avez fait l’amour avec elle.
— Oh oui ! une sacrée garce en plus !

Et si avec le bout de mes doigts joints et bien raides, je lui donnais un vif impact sur son nez épaté, il ne pourrait plus respirer. Je me suis contenu, ai pris une grande respiration, on m’a toujours affirmé que j’étais résilient :

— Mais encore ?

Elliot a badiné comme ...

... si nous étions au bistrot, me racontant certaines séances de baise avec ma princesse sahélienne : comment elle aimait sucer, la manière dont elle s’invitait dans son lit pour le chevaucher avant de repartir, comment au langage corporel de Raïssa le jour, Elliot savait comment la prendre la nuit.

— Ça reste entre nous, hein ? Nous étions discrets, un instructeur ne peut pas fréquenter une recrue, mais rien n’est écrit textuellement dans le règlement intérieur, alors…

Leur période d’amour charnel a duré deux semaines. À l’époque, Raïssa terminait ses séances d’hypnose pour contrer la nymphomanie qu’elle avait « contractée » lors de la mission clandestine « 1000fleurs ». Soit avait-elle fait une rechute avec Elliot, soit subsistaient chez elle des traces de volonté de sexe à outrance ? Mais je devrais hausser les épaules : chaque femme, chaque personne, a bien le droit d’éprouver du désir sexuel. Mais ce qui me blessait, c’est que c’était sans moi ! Je devais me raisonner : « Raïssa ne t’était pas exclusive, ducon ! » Elliot me narrait de la manière dont il pouvait lui prendre la bouche. La manière dont il pouvait lui maintenir, d’une seule main, ses deux poignets dans son dos. La manière dont il pouvait la faire supplier. La manière dont elle criait comme une…

— Vous vous rendez compte la chance que j’ai eue ? Elle avait la moitié de mon âge !
— Donc si je comprends bien, vous considérez que Raïssa est une fille facile et qu’il ne serait pas judicieux de lui donner un ...