Journal d'une étudiante presque ordinaire (1)
Datte: 17/10/2022,
Catégories:
Lesbienne
Auteur: Gentille75, Source: Xstory
... que le mini réfrigérateur était vide, Line proposa tout aussi naturellement de finir la soirée dans sa chambre à côté de la mienne. Rien ne pressait le début du week-end, j’allais passer la nuit devant l’ordinateur à écrire et à monologuer sur mon journal intime, une habitude prise six ans et demi plus tôt, le jour de mon douzième anniversaire. J’aimais relire les premières pensées confuses liées à la période trouble de la puberté, c’était retenir les souvenirs, empêcher leur disparition progressive dans les méandres du temps.
Line s’amusait distraitement avec la télécommande posée entre nous sur le lit. Il nous arrivait de papoter jusqu’à être surprises par le sommeil chez l’une ou chez l’autre, ou de divaguer devant la télé au point de ne plus vouloir bouger. Alors on se prêtait un pyjama comme ça se faisait entre bonnes copines, on se couchait, on se souriait en guise de bonne nuit, puis chacune s’enfermait dans ses rêves. Si je continuais à m’enfiler bière sur bière, il n’y aurait aucune chevauchée imaginaire dans les plaines d’Anatolie pour mes Amazones avant demain. Tous les pieux de la résidence se valaient.
Le zapping en folie s’arrêta sur le générique de « La Belle Saison », un film sorti en 2015 qui parlait de l’émancipation de la femme dans les années 70 d’après les dires de Line, un sujet intéressant. Au bout de quatre petites minutes, je compris que l’héroïne en pinçait pour les nanas, un détail d’importance à l’époque, surtout à la campagne. Isïa Higelin ...
... assurait dans son rôle de fille d’agriculteur coincé, jusqu’à sa rencontre avec Cécile de France, plutôt convaincante en prof d’espagnol féministe. Le scenario tourna bientôt à l’histoire d’amour au mépris de l’ambiance révolutionnaire, dommage, mais c’était couru d’avance.
Le tressaillement de la copine à la première scène de sexe m’amusa, il n’y avait rien de graveleux pourtant, l’essentiel se passait hors champ de la caméra. À la deuxième, une tentative timide de rapprochement m’intrigua. Line n’avait rien d’une lesbienne, ça m’aurait sauté aux yeux depuis le temps qu’on se connaissait, je mis sa réaction sur le compte du hasard, elle se cherchait une position moins fatigante. Mes derniers doutes s’envolèrent quand sa main entra en contact avec la mienne, un effleurement prolongé du bout des doigts qui n’avait rien d’accidentel. Oups ! Je me concentrai sur le film en espérant que l’absence de réponse de ma part la dissuaderait d’insister.
♀♀
C’était mal connaître la copine, elle se pelotonna contre moi, la joue sur mon épaule, une main à la base de mon cou. Là, le doute n’était plus permis. On se regarda, il y avait une lueur d’espoir dans ses yeux bleus, comme un message qui aurait dit que ce n’était pas grave, que nous laisser aller une fois ne changerait rien dans notre relation. Peut-être qu’elle avait raison.
Je me pensais plutôt désintéressée par les deux sexes, mais un moment d’abandon n’était pas pour me déplaire ce soir, la faute à deux semaines sans ...