1. Voyageuse immobile (1)


    Datte: 12/10/2022, Catégories: Partouze / Groupe Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... sentais angoissé. Lui et moi n’avions pas échangé dix paroles durant tout le repas. Et le baiser sur le bout des lèvres que nous nous donnions juste avant se départ pour son bureau masquait toutes ses appréhensions.
    
    — oooOOooo —
    
    L’après-déjeuner et tout l’après-midi s’avéraient être une torture pour moi. D’un côté, je faisais tout pour éviter de croiser mon beau-frère et puis au fond de moi, le souvenir récent de ces baisers échangés me relançait. La peur et le désir, curieux mélange détonant qui ne me lâchait plus. Un ouf de soulagement accompagnait le retour en début de soirée de Jean. Finalement Pierre ne s’était pas manifesté. Mais à plusieurs reprises j’avais perçu du bruit dans sa chambre et ça m’avait rassurée… au moins n’avait-il pas fait une vilaine bêtise.
    
    Bien que je me demandais si l’erreur n’était pas de mon fait ! Ces pelles roulées en l’absence de mon mari, ce lâcher-prise qui n’était pas désagréable, tout m’indiquait clairement que je m’étais trouvée à deux doigts de tromper Jean. Et le pire de l’affaire, je n’en éprouvais pas de vrais remords. Plus j’y songeais, et plus je me traitais de folle. Pas d’avoir su résister, non, mais bien plutôt de n’avoir pas cédé. Et ma mine renfrognée avait de suite éveillé l’inquiétude chez l’homme de ma vie.
    
    — Ça va Carole ? À midi tu ne m’as pas desserré les dents, et là… on dirait que tu me fais encore la gueule ! J’ai fait ou dit quelque chose de mal ?
    
    —… ? Mais non ! Il n’y a rien bon sang ! Qu’est-ce que ...
    ... vous avez tous aujourd’hui ?
    
    — Ah ? Tous ? Je vois ! Tu as donc parlé à Pierre ! Vous vous êtes embrouillés et tu n’oses pas me le dire. Il était bizarre aussi durant le déjeuner. J’ai bien senti que quelque chose clochait… tu ne veux pas m’en parler ?
    
    — Il n’y a rien à dire Jean. Il ne s’est rien passé… pas ce que tu imagines en tout cas !
    
    — Donc j’ai raison… et bien puisque tu t’enfermes dans ton mutisme, lui saura bien me raconter… je vais lui parler, il devra bien m’écouter… je ne vais pas regarder mon couple foutre le camp sans broncher. J’aime mon frère, mais vois-tu Carole, je t’aime davantage et je tiens à toi. Ça m’a travaillé toute la journée. Il est temps que lui et moi ayons une petite mise au point !
    
    Il s’engageait dans le couloir menant aux chambres. Il se retournait soudain et je fis un pas vers lui.
    
    — Attends Jean !
    
    —… ?
    
    — Je veux juste que tu saches… je t’aime tellement…
    
    Il se raidissait comme si je venais de proférer une quelconque menace. Où avait-il l’impression qu’une de celles-là planait au-dessus de nos têtes ? Il me sembla qu’il affichait une peur au fond des yeux.
    
    — Je… je t’aime tant aussi… je reviens, mon amour !
    
    Cette fois, il s’engouffrait dans le corridor et les trois coups qu’il donnait dans la porte de la chambre d’ami me glaçaient d’effroi. Qu’est-ce que mon beau-frère allait bien raconter à mon homme ? J’avais le ventre noué. Il le demeurait tout le temps que les deux frères eurent un entretien à huis clos. Puis ...
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