Merci docteurs
Datte: 15/09/2022,
Catégories:
fh,
hplusag,
Collègues / Travail
amour,
pénétratio,
prememois,
extraconj,
diffage,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... trois mille francs dans la main, soudain investie d’une énorme responsabilité qu’elle mesurait à peine. Déjà, elle entendit vrombir le moteur de la Citroën, le docteur n’avait pas voulu passer une seule nuit de plus dans la chambre de la défunte et roulerait toute la nuit. Elle erra dans l’appartement, ouvrit toutes les portes et chercha par quel bout commencer. À n’en pas douter, il fallait commencer par enlever les affaires de Madame, toutes ses affaires personnelles de la chambre à la salle de bains. Ensuite, elle se dit que le mieux serait de se débarrasser des vieux meubles, pourtant jolis et de valeur, et de changer peintures et tapisseries. Après… après elle verrait. Si, une chose était certaine, il fallait un tapis dans le couloir et dans les escaliers. Elle trouvait depuis son arrivée que les bruits de pas étaient insupportables depuis le rez-de-chaussée. Dès le lendemain matin, après une nuit agitée, elle accrocha une pancarte à la grille, « Fermé pour congés annuels ». Puis elle fila au presbytère pour trouver de l’aide afin d’éliminer les affaires de Madame. On lui donna l’adresse de la présidente de l’association de bienfaisance dont faisait partie Eugénie. Après quelques atermoiements, la bonne femme se déclara prête à venir récupérer tous ces « trésors » dès le lendemain. Elle rentra et ouvrit grand les volets partout. Le docteur avait laissé un dernier mot sur son bureau :
—Solange, n’oubliez pas de donner un litre de vin chaque jour à Jeannot. Ça ne lui ...
... fait pas de bien, mais je sais que mon épouse le faisait en cachette…
Ah voilà ! La clé pour obtenir les faveurs de Jeannot. Elle fonça à la cave et porta une bouteille au jardinier.
— Ah ben ça, en v’là une bonne idée !
— Jeannot, tu en auras d’autres, tous les jours, mais il faut que tu me donnes un coup de main. Voilà ce qui m’arrive…
Elle lui narra ce que le docteur lui avait demandé et ce qu’elle pensait faire.
— Seulement tu vois, les meubles me paraissent avoir beaucoup de valeur et je crains de me faire engueuler si je les donne n’importe où. Y a-t-il de la place dans la cave ?
— Ben tu sais comme moi, y a trois parties : le charbon et la chaudière, la cave à vin et le foutoir.
— Qu’est-ce que tu appelles le foutoir ?
— Oh, c’est un peu comme une décharge, un tas de vieux trucs entassés depuis bien avant qu’ils aient la maison…
— Jeannot, il faut que tu vires ça et que tu fasses de la place pour les meubles. Ensuite, il faut que tu descendes les meubles à la cave.
— Oh, ben ça c’est pas trop dur, ça se démonte. Mais dame, pour faire le vide… faudrait qu’je trouve mon beau-frère…
— Va le chercher et ramenez aussi des cartons.
Solange se démena comme une folle. Elle sortit tous les vêtements de sa défunte patronne, les triant par type : lingerie, lainages, robes, manteaux, tailleurs, chaussures, accessoires. À chaque fois, elle vérifiait les poches ou le contenu des sacs à main. C’est là, dans une pochette de cuir brun, qu’elle trouva la cagnotte ...