Merci docteurs
Datte: 15/09/2022,
Catégories:
fh,
hplusag,
Collègues / Travail
amour,
pénétratio,
prememois,
extraconj,
diffage,
Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe
... et de mon cher docteur. Il a fait tout ce qu’il a pu, tu sais, mais je sens bien que le Seigneur me rappelle à lui. Bon courage ma petite…
Solange attendit d’avoir franchi le seuil de l’institution pour exploser en larmes, un chagrin dévastateur, inextinguible. Elle ne vit même pas le trajet de retour. Le docteur essaya en vain de la calmer, ce n’est que pour lui servir le meilleur dîner possible qu’elle contrôla tant bien que mal ses sanglots.
Huit jours plus tard, les obsèques d’Eugénie eurent lieu. L’église n’était pas assez grande pour contenir la foule accourue de tout le canton. Le curé du haut de sa chaire tentait de prononcer des paroles apaisantes, mais sa voix était couverte par un brouhaha de sanglots et de nez mouchés. Hubert faillit à la tradition du petit coup à boire après le cimetière, c’était trop lui demander. Ils rentrèrent aussitôt à la maison, le docteur dans son cabinet, Solange et Jeannot assis sur les marches du perron.
— Tu l’aurais vue il y a une semaine, elle était méconnaissable…
— T’as ben de la chance de l’avoir vue, moi j’ai rin vu du tout.
— Oh tu sais, c’était si horrible que j’en ai pleuré tout le soir et toute la nuit. Elle m’aimait bien parce que j’étais un peu comme la fille qu’elle a pas eue. Faut pas leur en vouloir.
— Tout ce que j’sais, c’est qu’ce sera plus pareil…
— Pourquoi dis-tu ça ? Le docteur a encore besoin de nous, non ?
— Voui, mais ce sera plus pareil. J’te le dis.
Quand Solange rentra se changer, elle ...
... entendit le docteur parler dans son bureau, au téléphone certainement. Elle lui prépara un bon dîner.
— Oh, merci Solange, mais c’est trop copieux. Je n’ai guère faim. Voilà, tout est dit et fait, il n’y a plus qu’à apprendre à vivre sans Madame. Vous entendrez peut-être dire ici et là qu’en épousant Eugénie j’ai épousé sa fortune. Sachez qu’elle était et qu’elle restera l’amour de ma vie. Le reste, ce n’est que du matériel sans importance. Solange, je suis dévasté, incapable de travailler sereinement, incapable même de vivre ici au milieu des affaires de mon épouse. Alors je vais partir quelque temps, trois semaines, un mois, je ne sais pas encore. J’ai contacté un confrère qui a une maison de repos sur la côte, je vais essayer d’y retrouver un certain équilibre. J’ai vu toute l’affection que ma femme avait pour vous, c’est vrai que vous le méritez. Alors je vais vous confier une tâche difficile et douloureuse. Pendant mon absence, vous allez vous débarrasser de toutes les affaires d’Eugénie, faire le vide, que je ne sois pas obligé sans cesse d’y penser, vous comprenez ? Moi-même je n’aurais pas le courage de le faire. Et revoyez aussi la décoration de la maison, faites à votre goût et pour le mieux. Je crois que ça m’aidera à tourner la page. Tenez, voici vos mille francs pour le mois et encore deux mille francs pour ces dépenses de décoration, si ce n’est pas suffisant faites un crédit, je réglerai en rentrant.
Solange ne sut que dire. Elle se tenait là, dans sa cuisine, ...