1. Merci docteurs


    Datte: 15/09/2022, Catégories: fh, hplusag, Collègues / Travail amour, pénétratio, prememois, extraconj, diffage, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... catholique très pratiquante, elle voyait en son époux sinon l’envoyé de Dieu, du moins l’un de ses serviteurs méritants qui soulageait la misère humaine. Aussi ne se sentait-elle jamais délaissée, même si Hubert passait bien plus de temps auprès de ses patients qu’avec elle. Pire, elle se tenait toujours disponible lorsqu’il consultait pour répondre immédiatement à ses moindres désirs, ne sortant pour aller prier à l’église et participer aux bonnes œuvres que lorsqu’Hubert effectuait ses visites. Eugénie n’était pas sotte et, comme on disait par ici, elle savait « veiller au grain ». En effet, héritière d’un négoce fondé par son père exilé d’Alsace pendant les troubles du début du siècle, une partie de la fortune d’Eugénie avait servi à acheter et aménager la belle demeure qu’ils occupaient. Elle savait bien qu’un docteur, qu’elle supposait tripoter des femmes nues à longueur de journée pouvait être soumis à la tentation et elle n’envisageait pas d’être supplantée un beau jour par une quelconque gourgandine. Son homme était séduisant, sa situation enviable, et nombreuses étaient celles qui auraient pu être tentées d’en profiter.
    
    Quand Hubert remontait à pas lourds en disant : « Quelle journée ! Je suis épuisé… », elle savait qu’il n’avait traité que rhumes, grippes et bronchites. Mais parfois, il grimpait le grand escalier quatre à quatre, relevait les jupes de son épouse et l’enfilait violemment sur un coin de table en criant : « Quelle salope, la mère X…, quelle salope ...
    ... ! », elle savait alors qu’il venait d’effectuer un examen gynécologique sur la « salope » en question qui avait tout fait pour le faire sortir de ses gonds. Eugénie se laissait alors volontiers lutiner, recevait l’hommage de son époux avec des soupirs de satisfaction et lui faisait une toilette génitale complète à grands coups de langue gourmande avant qu’il ne redescende, guilleret et soulagé, recevoir le patient suivant. C’était sa façon à elle de conjurer la concurrence et de rendre Hubert dépendant de son omniprésence. Car en plus, en parfaite maîtresse de maison, Eugénie s’occupait de tout, cuisinant, faisant les courses, veillant au ménage avec juste une aide deux fois par semaine, stérilisant l’outillage du praticien, veillant même à la tenue du parc en dirigeant le vieux jardinier. Ils avaient trouvé leur équilibre et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
    
    Mais un jour, Félicie, la vieille aide-ménagère, déclara qu’il ne lui était plus possible d’assurer ses vacations. Elle était trop âgée et ses enfants lui avaient trouvé une place en maison de retraite près de chez eux, bien loin d’ici. Eugénie était fort ennuyée, car elle aussi peinait de plus en plus à tout assurer, les charges de la maison, l’accueil des patients et les velléités sexuelles de son époux. Retrouver une perle comme Félicie était quasi impossible, le monde et les mentalités ayant trop évolué. On exigeait ceci, on ne toucherait pas à cela, on souhaitait des horaires particuliers et ...
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