1. Merci docteurs


    Datte: 15/09/2022, Catégories: fh, hplusag, Collègues / Travail amour, pénétratio, prememois, extraconj, diffage, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... maîtresse.
    
    — Oh merci Madame. Vous savez, au début je n’ai pas trop osé toucher aux livres sur mon bureau, pensant qu’ils n’étaient pas à moi. Et puis, l’envie fut trop forte, je l’avoue. Mais de nombreux mots m’étaient inconnus et rendaient ma lecture parfois difficile. Ce dictionnaire, c’est merveilleux. Je vais pouvoir reprendre tous les mots que j’ai notés sur un vieux cahier de classe.
    
    Car elle avait tout inscrit soigneusement, comme une élève consciencieuse, avec parfois des annotations terminées par un point d’interrogation, le sens que le contexte lui avait suggéré. Un tel perfectionnisme émut Madame Verrat jusqu’aux larmes. Si elle avait perdu une perle, elle venait d’en trouver une autre. Elle récompensa la jeune fille en l’emmenant acheter de quoi se vêtir décemment, un matin où le docteur était en visite. Elles s’amusèrent beaucoup toutes les deux dans les différentes boutiques, et Solange revint avec des vêtements et des chaussures neufs, ce qui ne lui était encore jamais arrivé parce que, comme dans toutes les familles nombreuses, elle n’avait porté jusque-là que les affaires usagées de sa sœur aînée. Elle était au comble du bonheur.
    
    Très vite, Madame Verrat traîna avec elle sa petite soubrette partout où elle allait, de l’église pour prier pieusement au marché pour choisir les produits qu’elles allaient cuisiner. Solange abandonna les recettes presque uniques des façons d’accommoder les pommes de terre et d’utiliser le pain perdu pour des mets plus ...
    ... raffinés et des recettes plus élaborées. Scrupuleusement, elle notait tout sur des cahiers que Madame Verrat avait eu la gentillesse de lui offrir et, au bout d’une année, elle était capable de réussir parfaitement tous les plats préférés du docteur et savait parfaitement ce qu’il exécrait. Dorénavant, non seulement elle faisait la cuisine, mais elle servait sans trembler à la table qu’elle avait elle-même parfaitement dressée. Hubert et Eugénie goûtaient désormais au plaisir de partager l’intégralité des repas et de se faire servir très agréablement.
    
    Les progrès de Solange s’étendirent au ménage, à la lessive, puis, dès qu’elle atteignit ses seize ans, à l’accueil des patients. C’était désormais une belle jeune fille, toujours extrêmement timide et réservée, mais en même temps, très sûre et fiable dans les tâches qu’on lui confiait. Progressivement, Eugénie lui laissa prendre des initiatives et se consacra à d’autres activités où elle excellait, comme la broderie et la composition de bouquets. Ils n’avaient juste qu’à s’enfermer dans le secret de leur chambre quand un désir soudain s’emparait d’Hubert. Eugénie se prit même à observer les réactions de son mari à la vue de Solange qui était devenue, au fil des ans, une superbe jeune femme dotée de tous les atouts qui attirent les hommes. Certes, elle n’avait pas la grâce et l’élégance des filles de la bourgeoisie, mais elle n’était pas dénuée de charme et aurait tourné la tête à plus d’un. Hubert paraissait de marbre, pour ...
«1...345...27»